En reniant la ZAD, Macron se renie lui-même

Des manifestants face aux forces de l'ordre, dimanche.

Le président de la République a fait le choix de la répression sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. L'expérience qui y est menée a pourtant toutes les caractéristiques d'une initiative théoriquement Macron-compatible.

Et si la ZAD n’était qu’un grand malentendu. Et si les zadistes n’étaient autres que les enfants illégitimes de Macron, que ce dernier se refuse, contre toute évidence, à reconnaître ? Et si ce petit village gaulois niché dans le bocage nantais représentait finalement tout ce que le chef de l’Etat devrait aujourd’hui protéger, voire encourager, au risque d’apparaître, en cas de refus, comme un des plus grands bonimenteurs politiques de ces dernières années ?

Car à y regarder de près, la démarche de ses occupants coche quasiment toutes les cases de ce que le président de la République défend depuis toujours. Sur ces 1 600 hectares de terre anciennement promis à la construction d’un aéroport, les quelque 200 personnes qui y habitent ont développé un véritable monde parallèle, largement autogéré, qui devrait séduire tous les tenants du nouveau monde. Ces jeunes prennent leur avenir en main, loin du soutien – de l’assistanat, disent les libéraux – de l’Etat et de ses services publics. Ils montent leurs propres «entreprises» (agricole, artisanale…), font preuve d’innovation, travaillent pour beaucoup sans compter leurs heures, assurant eux-mêmes leur subsistance, avec une énergie et une inventivité qui feraient pâlir de jalousie plus d’un startupper.

Seule différence avec le discours officiel du Président : leur démarche s’inscrit dans un cadre collectif et, bien sûr, dans le respect absolu de l’environnement. Comment, dès lors, le chef de l’Etat peut-il tourner le dos à ce qui ressemble furieusement à d’énergiques autoentrepreneurs – certes, communautaires – sans se renier lui-même ? L’absence de cadre légal ? Souvent l’innovation s’est faite hors des formats classiques, avant d’être régularisée. Et les zadistes sont pour la plupart disposés à (...)

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Frédérique Vidal, une spécialiste de l’université en première ligne