Renforcement des savoirs fondamentaux, devoirs... Pap Ndiaye détaille la réforme de la 6e

Le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye était l'invité de BFMTV-RMC ce mercredi matin. Il a évoqué sa priorité: réformer l'enseignement dans les classes de sixième. L'idée est de pallier la baisse du niveau moyen des élèves en assurant une meilleure transition entre l'école primaire et le collège.

Le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye a dévoilé ce mercredi sur BFMTV-RMC son programme pour la classe de sixième, cible principale de son attention. Décisive dans les parcours scolaires, l'entrée au collège pâtit en effet d'une baisse générale de niveau des élèves. "Le collège est la priorité car des évaluations nationales ont été menées à l'entrée en 6e", a-t-il d'abord énoncé. Or, les résultats de ces tests conduits en septembre dernier n'ont rien de réjouissant.

"27% des élèves n'avaient pas le niveau requis en français, un tiers en mathématiques", a ainsi glissé Pap Ndiaye qui a illustré: "On a fait la même dictée aux élèves de CM2 en 1987 et à ceux d'aujourd'hui. Les élèves faisaient dix fautes en moyenne en 1987, aujourd'hui ils en font 20".

Des "difficultés majeures dans les savoirs fondamentaux" qui se révèlent non seulement en sixième mais aussi "en CM1 et CM2", a poursuivi Pap Ndiaye. Si le ministre a écarté toute responsabilité des enseignants, il a suggéré: "Le temps d'écriture, de rédaction est sans doute trop faible". Il a alors promis la prise de "mesures classiques", avec le renforcement de la pratique des dictées ou de l'étude des conjugaisons.

Des cours d'"approfondissement" assurés par les professeurs des écoles

Outre ce programme de facture traditionnelle, Pap Ndiaye a surtout fait la promotion d'innovations à venir pour les classes de sixième. Une réforme qu'il fait reposer sur deux axes.

"D'abord, la création d'une heure hebdomadaire de renforcement ou d'approfondissement en français ou en mathématiques selon le niveau des élèves", a-t-il promis. Des cours de complément dont il a indiqué qu'ils seraient "assurés par des professeurs des écoles". Car pour le ministre, il est crucial d'opérer un "agrafage meilleur entre primaire et secondaire". Pour les élèves en difficulté, "la transition" entre les deux degrés "est difficile", a-t-il encore déploré.

Il s'agit en fait de la généralisation d'une expérimentation déjà à l'oeuvre dans l'académie d'Amiens. Pap Ndiaye en a expliqué la logique: "Faire en sorte que le passage en 6e soit meilleur, dire aux parents: 'Vos enfants ont des difficultés pour les quatre opérations, alors faisons en sorte qu'à la fin de la sixième ce soit résolu".

Les devoirs entre les murs du collège

Enfin, le ministre de l'Education nationale a décrit le second pilier de cette nouvelle approche de la sixième.

Il vise cette fois à prendre en compte l'univers social de certains élèves en détresse scolaire: "Nous généralisons 'Devoirs faits', ce dispositif par lequel les élèves de sixième font leurs devoirs au collège et non chez eux dans des conditions parfois acrobatiques".

Article original publié sur BFMTV.com

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