Rendez-vous avec Fabrice Rose : « J’ai vécu en prison comme un mec libre, grâce à la littérature et à mon mental »

Rendez-vous avec... l'auteur Fabrice Rose.  - Credit:Patrice Normand
Rendez-vous avec... l'auteur Fabrice Rose. - Credit:Patrice Normand

Il est arrivé en avance. Son sac de voyage à ses côtés, le crâne chauve, un blouson noir style Bombers sur le dos, Fabrice Rose nous attend à La Terrasse de Bercy (Paris 12e). Est-ce une habitude – celle de repérer les lieux – qui lui vient de son ancienne vie de braqueur ? La terrasse est bruyante, on s'installe à l'intérieur de cette brasserie aux banquettes et aux tables rouges. C'est tout aussi bruyant, mais Fabrice Rose aime bien la musique qu'on y passe.

Celui qui, à 70 ans, est devenu auteur de polars – il sort le troisième tome de sa trilogie* chez Robert Laffont, Pourchassés – embraye tout de suite sur sa passion pour le jazz et sa première rencontre avec Billie Holiday. On plonge dans une autre époque. La scène se passe près de la porte de Clignancourt, Fabrice a 18 ans, ce n'est pas encore un hors-la-loi. Ce soir-là, « un mec (le) cherche » ; pas de chance, ce dernier est boxeur. Le jeune homme blond n'en mène pas large, mais il n'est pas du genre à baisser la tête. Il finit « la gueule en sang » et se réfugie dans un bistrot : « Et là, Billie Holiday chantait “Don't Explain”… »

On se croirait dans un film, en version accélérée. Car Fabrice Rose, qui a officiellement atteint l'âge de la retraite, vit toujours en homme pressé. C'est avec un débit de mitraillette, le blouson toujours sur le dos – une autre habitude de sa vie d'avant ? – et les coudes sur la table qu'il conte son parcours hors norme. Entre regrets et nostalgie.

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