Enquête en France sur la vague de cyberattaques, Renault touché

PARIS (Reuters) - La justice française a ouvert une enquête sur la vague de cyberattaques qui touche plusieurs pays et institutions depuis vendredi, dont le constructeur automobile Renault en France, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

L'enquête, ouverte dès vendredi soir, porte sur les chefs "d'accès et maintien frauduleux dans des STAD (services de traitement automatisés des données), entraves au fonctionnement de STAD, extorsions et tentatives d'extorsions", a-t-on indiqué.

Elle a été confiée par le parquet de Paris à l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) et concerne l'attaque lancée contre "Renault et d'éventuelle autres victimes", a-t-on précisé de même source.

Renault a mis à l'arrêt samedi plusieurs de ses sites de production par précaution.

"Nous avons mis en place des mesures préventives, dont la suspension temporaire de l'activité de certains sites", a indiqué un porte-parole du groupe à Reuters, "c'est pour empêcher la propagation du virus."

Un délégué syndical FO de l'usine Renault de Sandouville (Seine-Maritime) a déclaré à BFMTV que le site était à l'arrêt.

"Il y a juste la partie emboutissage qui devait tourner ce week-end. Ils ont essayé de la faire repartir mais elle est pour l'instant à l'arrêt", a-t-il dit.

Un porte-parole de PSA, l'autre grand constructeur automobile français, a déclaré à Reuters que le groupe n'était apparemment pas touché par cette cyberattaque qui a démarré vendredi en fin de journée chez Renault.

Une porte-parole de Renault avait indiqué auparavant à Reuters que le virus en cause semblait "a priori le même" que celui signalé dans d'autres pays, du type "rançongiciel", qui bloque les ordinateurs jusqu'au versement d'une rançon.

"Comme on a pu le voir, le virus n'est pas focalisé sur la France et chez nous, de la même façon, il ne touche pas que la France", a encore dit la porte-parole.

Renault est le premier groupe français à annoncer être visé par ces attaques qui ont notamment créé d'importantes perturbations vendredi dans le système de santé publique britannique.

(Yann Le Guernigou et Mathieu Rosemain, avec Emmanuel Jarry, édité par Nicolas Delame)