Renato Diniz, 28 ans, avocat «L’impeachment, ça n’a rien d’un coup d’état»

«Dans notre mouvement, certains prônent une intervention de l’armée pour mettre fin à la crise politique. Moi, je défends plutôt l’arrestation de Lula et la destitution de Dilma Rousseff. Ils ont tous les deux joué un rôle central dans le scandale Petrobras. Le sénateur Delcídio do Amaral [ancien chef de la majorité au Sénat, lui-même mis en cause dans l’affaire, ndlr] les a dénoncés. Nous sommes contre la corruption, d’où qu’elle vienne. Lors de la manifestation du 13 mars [quand au moins 1,5 million de personnes ont demandé le départ de Dilma Rousseff], nous avons chassé deux ténors de l’opposition qui s’étaient joints à nous alors qu’ils ont eux-mêmes des casseroles. Ça nous a donné une légitimité.

«L’impeachment est prévu dans la Constitution. Ça n’a rien d’un coup d’Etat. Dilma Rousseff a été réélue à coups de manipulations. Le Parti des travailleurs a, par exemple, fait croire aux pauvres que l’opposition mettrait fin aux aides sociales si elle l’emportait ! C’est une façon de les enchaîner au parti. Il y a un risque imminent de voir le PT s’éterniser au pouvoir. Lula l’a dit lui-même : il rêve d’être candidat à la présidentielle de 2018. Nous sommes au bord d’une dictature de gauche.» C.Ra.



Retrouvez cet article sur Liberation.fr

Juliana Vasconcelos, 32 ans, photographe «tout ce que Dilma fait, la droite le fait aussi, et au centuple»
Domingos Tomé, 52 ans, cadre d’entreprise «Pour donner la priorité aux pauvres, le parti a dû s’allier aux oligarchies»
Qui veut encore sauver la gauche brésilienne ?
Ana Paula Coelho, 45 ans, avocate «Lula l’homme du peuple est devenu tout ce qu’il dénonçait»
Pierre Salama : «Dilma Rousseff a nié la crise et a préféré insister sur les succès passés»