Remaniement, nomination de Gabriel Attal... François Bayrou dénonce une "démarche d'humiliation"

Le patron du Modem s'est entretenu avec ses députés ce mercredi 7 janvier au soir. Il a notamment fustigé la ligne du gouvernement, entre la nomination de Gabriel Attal et le remaniement.

Lors d'un dîner avec les députés Modem au ministère de l'Agriculture, François Bayrou n'a pas été tendre avec la Macronie, a appris BFMTV.

"C'est une démarche d'humiliation qu'on nous impose", a-t-il lancé.

Une phrase qui n'évoque pas uniquement les derniers jours de discussions avec le président et le Premier ministre. François Bayrou parle également de la nomination de Gabriel Attal - à laquelle il s'est opposé - ou encore du remaniement - avec l'entrée au gouvernement de personnalités de droite.

"Tu nous fous dans la merde"

"Ce qui se joue là est plus profond que d’habitude. Plus ça avance, plus je vois s’éloigner l’idéal d’un rapprochement entre gouvernants et gouvernés", a-t-il ajouté.

Selon nos informations, lors de cette discussion, les échanges ont été vifs entre députés Modem, beaucoup reprochant à François Bayrou s'avoir pris cette décision seul, sans consultation. "Tu nous fous dans la merde", lui a notamment lancé le député Jean-Louis Bourlanges.

Pas d'"accord profond sur la politique à suivre"

Plus tôt dans la journée, le patron du Modem avait indiqué à nos confrères de l'Agence France Presse qu'il "n'entrera pas au gouvernement" faute d'"accord profond sur la politique à suivre", alors que depuis sa relaxe lundi dans l'affaire des assistants parlementaires du Modem, son nom circulait avec insistance pour l'Éducation nationale, occupée par une Amélie Oudéa-Castéra affaiblie depuis ses débuts rue de Grenelle.

"Le Premier ministre m'a proposé le ministère des Armées, mais la défense est le secteur qui, dans la politique française, se porte le mieux à mes yeux", a précisé François Bayrou.

"Il y avait deux domaines qui me paraissaient mériter un engagement plein: le ministère de l'Éducation, qui connaît aujourd'hui une crise de confiance qui vient de loin et que je croyais que l'on pouvait corriger. Mais de nombreuses discussions m'ont fait conclure à une différence d'approche sur la méthode à suivre qui me parait rédhibitoire", a expliqué le dirigeant centriste, allié d'Emmanuel Macron depuis 2017, qui a déjà occupé ce portefeuille de 1993 à 1997.

"Le deuxième sujet, c'est le gouffre qui s'est creusé entre la province et Paris. Toutes les crises de l'aménagement du territoire et la distance désormais de plus en plus grande entre les citoyens et l'action publique. Nous n'avons pas pu trouver un accord sur ces deux points. Et donc, sans accord profond sur la politique à suivre, je ne pouvais pas accepter d'entrer au gouvernement", a conclu François Bayrou.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Remaniement: François Bayrou dénonce une "démarche d'humiliation" imposée au MoDem