Remaniement ministériel : Gérald Darmanin sort renforcé avec un portefeuille élargi

Le ministre de l'Intérieur gagne encore en poids politique avec un portefeuille élargi et la tutelle de 3 ministres. Dans un contexte politique très compliqué, Emmanuel Macron veille à entretenir de bonnes relations avec la place Beauvau.

Un élargissement qui a tout d'une promotion. Gérard Darmanin est maintenu à ses fonctions de ministre de l'Intérieur tout en récupérant les Outre-mer et les collectivités territoriales. Le locataire de la place Beauvau sort d'autant plus renforcé de ce remaniement qu'il est désormais l'une des rares personnalités très politiques dans un gouvernement principalement composé de techniciens.

L'ancien maire de Tourcoing se paie même le luxe d'avoir désormais trois membres du gouvernement placés sous sa tutelle: les ministres délégués Jean-François Carenco, Caroline Cayeux, et la secrétaire d'État Sonia Backès.

Une solution pour remplacer des ministres

À son actif, l'ex ministre de Nicolas Sarkozy peut mettre en avant sa réélection haut la main avec 57% des voix aux législatives dans le Nord, un département qui a fait le plein de députés Rassemblement national et France insoumise.

L'attribution de nouvelles fonctions à Gérard Darmanin a également l'avantage de répondre à des impératifs de ressources humaines, le ministère des Outre-Mer étant vacant depuis le départ de Yaël Braun-Pivet pour la présidence de l'Assemblée nationale. Le portefeuille des collectivités territoriales, très technique, se retrouvait également sans ministre avec l'arrivée de Christophe Béchu à la Transition écologique.

Un atout pour de possibles majorités avec les LR

Sans changer fondamentalement la donne politique, la promotion de Gérald Darmanin, issu des bancs de la droite, ne peut pas faire de mal dans les relations entre la macronie et les LR. Avec une majorité relative à l'Assemblée nationale pour la coalition présidentielle, ce sont bien les élus républicains qui pourraient apporter au cas par cas des majorités pour faire voter certaines lois.

Autant dire que le trentenaire peut avoir le sourire alors qu'il sortait très affaibli de sa gestion très contestée de la finale de la Ligue des Champions le 28 mai dernier. Après avoir pointé du doigt les supporters britanniques, accusés d'être venus en nombre sans place ou avec des faux billets, et nié toute responsabilité des forces de l'ordre, le ministre de l'Intérieur avait finalement esquissé un timide mea culpa.

"Câlinothérapie"

L'incident n'a manifestement pas laissé de trace dans ses relations avec le président en gardant donc toute la confiance de l'Élysée.

"Il y avait aussi un enjeu de câlinothérapie en lui donnant de nouvelles fonctions. On ouvre une période qui risque d'être compliquée socialement et on avait besoin d'avoir un ministre de l'Intérieur conforté, qui sait qu'il est soutenu en haut lieu si on a de grandes mobilisations sociales", analyse un cadre de Renaissance (ex LaREM).

Dans les dossiers du haut de la pile de Gérald Darmanin, le Beauvau de la sécurité, présenté devant le Conseil des ministres en mars dernier et probablement présenté devant le Parlement à l'automne prochain.

Article original publié sur BFMTV.com

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