Remaniement : Dans le gouvernement Attal, Bruno Le Maire reste à Bercy et poursuit son record de longévité

Bruno Le Maire (ici en mai 2023) détient le record de longévité à Bercy
LUDOVIC MARIN / AFP Bruno Le Maire (ici en mai 2023) détient le record de longévité à Bercy

POLITIQUE - Remaniement après remaniement tout bouge, lui non. Bruno Le Maire, 54 ans, reste au gouvernement : il fait partie de ceux qui restent. À Bercy depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron en mai 2017, il détient le record de longévité au ministère de l’Économie et des Finances : bientôt sept ans. De quoi espérer égaler son ex-homologue allemand Wolfgang Schäuble (presque huit ans) dont il a parlé comme d’un « ami », le jour de sa mort fin décembre.

Le ministre de l’Econmie avait été évoqué parmi les potentiels successeurs à Élisabeth Borne comme Premier ministre, puis parmi les potentiels sortants. Gabriel Attal, de 20 ans son cadet, a finalement rejoint Matignon et Bruno Le Maire - qui fut son ministre de tutelle à Bercy entre mai 2022 et juillet 2023 - va désormais travailler sous ses ordres. Il a posté ce message sur X (ex-Twitter) le jour de la nomination du trentenaire, rapidement interprété comme une façon de montrer qu’il était encore un peu le patron de celui dont il a exercé la tutelle quand Gabriel Attal était ministre des Comptes publics.

« Les vertus de la stabilité »

A Bercy, Le Maire souhaite une suite « stable ». Interrogé sur France 3 le 7 janvier avant d’être reconduit, il prônait les « vertus » de la « stabilité » en matière économique et financière dans le contexte de la guerre en Ukraine et du conflit à Gaza.

Cet homme de droite a fait ses premiers pas en politique en 1998 au côté de Dominique de Villepin. En 2002, il le suit d’abord au ministère des Affaires étrangères et contribue avec d’autres à la rédaction du fameux discours de 2003 à l’ONU contre la guerre en Irak. Trois ans plus tard, à 37 ans, il est placé à la tête du cabinet du Premier ministre entre 2006 et 2007. Amoureux de la littérature et agrégé de lettres modernes, il se fait encore remarquer pour ses talents d’écriture et rédige quelques-unes de ses déclarations.

Celui qui, petit, rêvait de devenir pilote de chasse, est élu pour la première fois député UMP de l’Eure en 2007. Très vite, il occupe d’autres fonctions ministérielles sous Nicolas Sarkozy : secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2008 et ministre de l’Agriculture jusqu’à la fin du quinquennat.

« Bruno, le renouveau » veut de la « stabilité » à Bercy

En 2011, première déconvenue pour « BLM » qui manque de peu le prestigieux poste de ministre de l’Économie. Alors que Nicolas Sarkozy le lui avait promis, c’est finalement François Baroin qui succède à Christine Lagarde. Opiniâtre, le bon élève gagne ses galons au sein du parti, au point de se présenter en 2017 à la primaire de la droite et du centre en vue de la présidentielle avec pour slogan « Le renouveau, c’est Bruno ». Mais avec un minuscule score de 2,4 %, il ne parvient pas au second tour.

En 2017, après avoir pourtant qualifié Emmanuel Macron d’« homme sans projet », il entre dans son premier gouvernement dirigé par Édouard Philippe. Sept ans plus tard, Bruno Le Maire, détenteur du record de longévité à Bercy, se targue d’avoir avancé deux chantiers chers au président : la réindustrialisation de la France et la baisse du chômage, avec un taux à 7,4 % fin 2023 contre 9,5 quand il entre en fonction, « BLM » ne démérite pas. Il restera aussi le principal artisan du « quoi qu’il en coûte » et de la relance post-crise sanitaire et a désormais les mains libres pour poursuivre son action.

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