Reims: un agriculteur jugé pour la mort de son épouse et sa petite amie

Philippe Gillet, agriculteur des Ardennes, est jugé en appel depuis mardi, alors qu'il est soupçonné d'avoir assassiné sa maîtresse Anaïs Guillaume en 2013 et tué son épouse Céline Gillet un an auparavant.

"Je m'oppose à ce qui m'est reproché" : au premier jour de son procès en appel mardi à Reims (Marne) pour le meurtre de son épouse et l'assassinat de sa petite amie, Philippe Gillet a continué de nier son implication dans la disparition des deux femmes.

En première instance, en avril 2019, l'exploitant agricole de 49 ans avait été relaxé du meurtre de son épouse Céline, 34 ans, un décès accidentel selon lui. Il avait cependant été condamné à 22 ans de prison pour la disparition dans la nuit du 16 au 17 avril 2013 d'Anaïs Guillaume, 21 ans. Le parquet général avait fait appel.

Une jeune femme retrouvée morte en avril 2013

"C'est un autre procès qui débute. Les choses sont différentes depuis que l'on a retrouvé le corps d'Anaïs Guillaume sur les indications et sur un terrain de Philippe Gillet", a indiqué à l'AFP Guislain Fay, l'avocat de l'agriculteur.

"Phillipe Gillet s'en expliquera devant la Cour. Ce n'est pas un élément négatif", a-t-il ajouté sans en dire plus.

Les restes d'Anaïs Guillaume, 21 ans, disparue sans laisser de traces dans la nuit du 16 au 17 avril 2013, ont en effet été découverts en novembre 2019 sous un tas de fumier de la ferme de Philippe Gillet à Fromy (Ardennes).

Cette découverte était intervenue plusieurs semaines après que les autorités judiciaires eurent reçu des courriers anonymes évoquant la présence du corps d'Anaïs sur la ferme de Fromy, alors même que les fouilles étaient jusqu'à présent restées sans résultats.

"C'est encore plus dur que la dernière fois à Charleville-Mézières", a confié à l'AFP Fabrice Guillaume. Pour le père d'Anaïs, "Philippe Gillet ne dira rien, n'avouera rien. Ce n'est pas son genre".

La victime tuée par une vache ?

Lors du premier procès, l'absence de corps n'avait pas empêché l'avocat général Jacques Louvier de relever "un faisceau d'indices pléthoriques" contre Philippe Gillet, comme l'achat de 50 kg de chaux la veille de la disparition d'Anaïs ou son dernier bornage téléphonique à 04h47 près du domicile de l'accusé.

À Reims, toujours bras croisé sur la poitrine, le "Taureau des Ardennes", a abandonné son crâne chauve de légionnaire pour une élégante coupe bien taillée. Mais il apparaît plus cerné que jamais.

Cité par le parquet général, un expert vétérinaire de l'Ecole nationale d'Alfort viendra contester formellement la version accidentelle du décès de Céline Gillet, qui serait morte écrasée sous une vache, une version déjà contestée par d'autres experts en première instance.

Philippe Gillet encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict devrait être rendu le 23 avril.

Article original publié sur BFMTV.com

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