Regain de violences dans le sud-est turc après des arrestations

Des gens manifestent contre l'arrestation de deux maires populaires dans le sud-est de la Turquie. De nouvelles violences et des affrontements ont éclaté, faisant cinq morts chez les forces de sécurité et cinq morts chez les activistes kurdes. /Photo prise le 27 octobre 2016/REUTERS/Sertac Kayar

ISTANBUL (Reuters) - Cinq membres des forces de sécurité et cinq activistes kurdes ont été tués lors d'affrontements jeudi dans le sud-est de la Turquie en proie à de nouvelles violences après l'arrestation de deux maires populaires dans cette région. Deux soldats ont péri près de Hani, localité située à proximité de Diyarbakir, grande ville de la région, et un troisième a trouvé la mort à Cukurca près de la frontière irakienne. Au cours de ce dernier incident, cinq militants kurdes ont été tués, ont indiqué des sources au sein des services de sécurité. Un soldat a été la victime d'une bombe artisanale à Bingol, à 140 km au nord de Diyarbakir, et un milicien a trouvé la mort dans la province de Batman dans l'est de la Turquie. Les arrestations de Gultan Kisanak, la maire de Diyarbakir, et de son adjointe Firat Anli mardi soir sur des accusations de terrorisme ont accentué les tensions dans la région. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que la destitution de tous les élus et fonctionnaires ayant des liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) était d'un intérêt vital pour son pays. Le ministère public a affirmé que Gulan Kisanak, devenue la première femme maire de Diyarbakir en 2014, et Firat Anli avaient prononcé des discours favorables au PKK en demandant une plus grande autonomie à l'égard de la Turquie pour les quelque 16 millions de Kurdes. Trois membres du conseil municipal ont également été arrêtés jeudi pour avoir accroché une banderole de soutien aux deux élues devant la mairie. (Ayla Jean Yackley; Pierre Sérisier pour le service français)