Recycler des cheveux humains

La source

Die Zeit est la publication allemande de référence. Pointu et exigeant, ce (très) grand journal d’information et d’analyse politique, dont le siège se trouve à Hambourg, paraît tous les jeudis. Il a été créé en 1946 dans la zone d’occupation britannique, après la défaite allemande au terme de la Seconde Guerre mondiale. Il appartient au groupe Holtzbrinck.

Toutes les semaines, nous publions un contenu de la série “En vrai, c’est comment”, qui présente de courts témoignages de personnes qui ont raconté à Die Zeit ce qui les enthousiasme dans leur métier ou leur passion.

Fry Taylor, cofondatrice du Green Salon Collective, montre comment des cheveux collectés chez les coiffeurs peuvent permettre de fabriquer un barrage pour contenir les marées noires, à Londres, en juin 2021. . PHOTO TOLGA AKMEN/AFP
Fry Taylor, cofondatrice du Green Salon Collective, montre comment des cheveux collectés chez les coiffeurs peuvent permettre de fabriquer un barrage pour contenir les marées noires, à Londres, en juin 2021. . PHOTO TOLGA AKMEN/AFP

Un jour, je suis tombée sur un reportage à la télévision après un naufrage au large de l’île Maurice. On y voyait les habitants de l’île remplir des collants avec des cheveux dans l’espoir de circonscrire les fuites d’hydrocarbures.

Ma sœur aussi a vu le reportage par hasard, et nous avons toutes les deux été captivées.

Cela fait longtemps que je travaille avec les cheveux : j’ai une formation de maquilleuse et je dirige un salon de coiffure à Kiel.

Dans un salon de coiffure londonien, en juillet 2021.. PHOTO DANIEL LEAL/AFP
Dans un salon de coiffure londonien, en juillet 2021.. PHOTO DANIEL LEAL/AFP

Pour moi, il ne fait aucun doute que nos cheveux possèdent des propriétés hors du commun.

Une ressource précieuse

Je me suis alors dit que ce que nous avions sur la tête et dont nous nous débarrassions d’un coup de ciseaux était en réalité une ressource précieuse.

Après avoir fait mon enquête, j’ai découvert qu’en Allemagne, les salons de coiffure jetaient près de 40 millions de litres de cheveux coupés chaque année.

Cofondatrice du Green Salon Collective, Fry Taylor prépare un rouleau de cheveux collectés auprès de coiffeurs pour démontrer la pertinence de l’utilisation de cheveux humains pour contenir les marées noires, à Londres, en juin 2021.. PHOTO TOLGA AKMEN/AFP
Cofondatrice du Green Salon Collective, Fry Taylor prépare un rouleau de cheveux collectés auprès de coiffeurs pour démontrer la pertinence de l’utilisation de cheveux humains pour contenir les marées noires, à Londres, en juin 2021.. PHOTO TOLGA AKMEN/AFP

J’ai donc appelé l’office de l’Environnement pour leur demander s’ils connaissaient des manières de valoriser les cheveux. Non, mais ils m’ont orientée vers un concours d’inventions.

Nous y avons participé avec notre projet FettFressFair et nous avons gagné.

Depuis, nous collectons des cheveux coupés, propres, y compris colorés, et nous en faisons une sorte de tapis vert-brun.

En résumé, nous mettons les cheveux dans une énorme machine que nous louons dans une usine.

Les cheveux sont soufflés puis cardés par un gros rouleau doté de piques pour former une épaisseur homogène.

[...] Lire la suite sur Courrier international