Record de température en automne : quel temps faisait-il il y a 10, 20, 50 ou 100 ans ?

D’après le bilan présenté par Météo-France, l’année 2023 est en bonne voie pour devenir la deuxième année la plus chaude enregistrée en France.

Le thermomètre affiche 46°C à Toulouse, le 22 août 2023, alors qu'une vague de chaleur touche la France. (Photo par Alain Pitton/NurPhoto via Getty Images)
Le thermomètre affiche 46°C à Toulouse, le 22 août 2023, alors qu'une vague de chaleur touche la France. (Photo par Alain Pitton/NurPhoto via Getty Images)

Le réchauffement climatique se fait sentir dans l’Hexagone. Alors que la COP 28 a démarré le 30 novembre à Dubaï avec pour objectif de trouver des solutions à la crise climatique, Météo-France rappelle de son côté que le mercure ne cesse de grimper au fil des ans partout sur le territoire. "Avec le mois de septembre le plus chaud, le mois d'octobre au 2e rang et un mois de novembre encore doux, l'automne 2023 sera le plus chaud jamais enregistré depuis 1900, devant les automnes 2006 et 2022", explique le service météorologique lors de son bilan climatique de l’année 2023 présenté à Toulouse ce jeudi.

Mais ce n’est pas tout. En plus du record de chaleur pour un automne, l’année 2023 "devrait selon toute vraisemblance se classer au deuxième rang des années les plus chaudes dans l'Hexagone avec une température moyenne de 14,2°C", note le prévisionniste. La palme d’or de la température la plus chaude revient toujours à 2022. Sur l'ensemble de l'année, la température moyenne enregistrée était de 14,5°C en moyenne.

Au total, neuf des 10 années les plus chaudes depuis 1900 se situent après 2010. Preuve qu’il y a eu une accélération ces dernières années, les trois années les plus chaudes sont d'ailleurs postérieures à 2020.

Météo-France
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1,7°C de moins en 1900

Sur la quasi-totalité du pays, les températures en moyenne sur l’année sont +1,3 à +1,4°C au-dessus des moyennes de référence 1991–2020. Ces normes de référence, revues à la hausse, sont utilisées depuis le 28 juin 2022. Elles sont "représentatives du climat moyen sur une période autour des années 1990 et ne représentaient plus le climat 'actuel' dans le contexte du changement climatique, notamment en matière de température", précise Météo-France.

Ainsi, la normale de température était de 11,82°C sur la période 1961-1990, elle était de 12,16°C sur la période 1971-2000, de 12,55°C sur la période 1981-2010 et enfin de 12,97°C sur la période 1991-2020. Depuis 1900, la température moyenne en France s'est réchauffée de 1,7°C et chaque décennie est plus chaude que la précédente. "Durant la période 2011-2020, la hausse atteint +0,6°C et marque la plus forte progression observée entre deux décennies en France depuis 1900", précise le service météorologique.

Strasbourg a le climat de Lyon des années 1970

En comparant ces données, on observe que Strasbourg a désormais le climat de Lyon des années 1970 ou que Lille a celui de Rennes a la même période. Globalement les températures moyennes du Nord du pays sont celles de l'Ouest 30 ans en arrière.

Des moteurs de recherche météo permettent de comparer le temps qu'il faisait plusieurs années en arrière. France 3 qui a fait le test a pu trouver qu'il faisait 23,5°C à Lyon le vendredi 16 août 1968. Celui de Météo-France permet de retrouver les bulletins publiés jusqu'en 2014, quand celui d'historique-meteo.net offre la possibilité de remonter jusqu'en 2009. Celui d'Infoclimat.fr offre la possibilité d'observer la climatologie sur une année dans une ville donnée et de remonter jusqu'en 1886. Pratique pour savoir par exemple le temps qu'il faisait le jour de sa naissance, de celle de ses parents ou encore de ses grands-parents.

En France comme dans le monde, la tendance est à la hausse et s'accorde avec les projections du Giec. "Sans le changement climatique, il aurait été moins probable d’atteindre en France des températures de 42°C fin août, de 35°C en septembre ou de 30°C en octobre", note Météo-France. La saison estivale s'allonge, de juin à la mi-octobre cette année, et les épisodes de chaleur s'annoncent plus intenses et plus tardifs. La ville de Paris a par exemple organisé des exercices pour se préparer aux 50°C qui pourraient s'abattre sur la capitale... dès 2032.

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