Reconnaissance du génocide arménien : "une mise en péril des relations turco-américaines"

C'est "une mise en péril de l'avenir des relation turco-américaines" pour la Turquie.... "Une victoire pour la justice et la vérité" pour l’Arménie. Les réactions ont été vives et immédiates après l'adoption à l'unanimité du Sénat américain d'une résolution commémorant le génocide des Arméniens. Un vote symbolique qui emboîte le pas à celui de la chambre des représentants fin octobre, mais ne contraint pas le président Donald Trump à faire de même. "Il s'agit du premier génocide reconnu depuis un siècle. Nous ne connaissons que trop bien les horreurs qui se répéteront plus tard au cours du XXe siècle avec l'Holocauste et d'autres génocides dans le monde. Au Sénat aujourd'hui, nous nous joignons à la Chambre des représentants qui a voté en ce sens en adoptant une résolution reconnaissant le génocide. Aujourd'hui, le Sénat a montré une détermination identique", a expliqué le sénateur démocrate Bob Menendez. Le Sénat américain appelle aussi à "rejeter les tentatives (...) d'associer le gouvernement américain à la négation du génocide arménien". La reconnaissance du génocide des Arméniens par l'empire Ottoman pendant et après la première guerre mondiale vient toucher un point très sensible chez les nationalistes turques. Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps. Une trentaine de pays seulement et la communauté des historiens ont reconnu officiellement le génocide d'environ un million et demi d'Arméniens, massacrés, déplacés, affamés entre 1915 et 1923. La question de cette reconnaissance du génocide arménien a été un point de friction avec les occidentaux en 2019, notamment avec la France. Si Paris reconnaît officiellement le génocide arménien depuis 2001, ce n'est qu'en février cette année que le gouvernement a organisé des cérémonies officielles du souvenir et instauré une journée annuelle de commémoration. Ce sera tous les 24 avril à partir de 2020. Concernant les Etats-Unis, le Congrès américain attend donc maintenant un mouvement de la Maison blanche. Mais, au début de son mandat, Donald Trump avait qualifié le massacre des Arméniens "d'une des pires atrocités de masse du XXe siècle", se gardant d'employer le terme de "génocide".