Rebond des actions, Pyongyang joue l'apaisement

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse en début de séance vendredi, le ton conciliant adopté par la Corée du Nord après la décision de Donald Trump d'annuler sa rencontre avec Kim Jong-un favorisant un regain d'appétit pour le risque, déjà perceptible en Asie.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,55% à 5.578,95 points vers 07h45 GMT, effaçant la totalité de ses pertes de la veille. À Francfort, le Dax prend 0,67% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,44%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,52%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,48% et le Stoxx 600 de 0,54%.

Au lendemain de l'annonce par Donald Trump de l'annulation du sommet prévu le mois prochain avec Kim Jong-un en raison de "l'hostilité affichée" selon lui par Pyongyang, le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères à regretté cette décision en assurant que son pays restait "ouvert" à un règlement des différends entre les deux pays.

Cette manifestation de bonne volonté a permis à la Bourse de Séoul (-0,21%) d'effacer la majeure partie de ses pertes et au Nikkei de finir dans le vert (+0,06%).

Jeudi, déjà, Wall Street avait fini nettement au-dessus de ses plus bas, le Standard & Poor's 500 limitant son repli à 0,2% en clôture.

L'heure est à la détente aussi sur le marché obligataire: le rendement à dix ans américain, tombé jeudi à 2,955%, son plus bas niveau depuis deux semaines, avec le mouvement soudain de repli sur les actifs refuges, est remonté autour de 2,98%.

La baisse se poursuit toutefois en zone euro, le dix ans allemand étant revenu sous 0,46%.

LE PÉTROLE BAISSE, HAUSSES DE PRODUCTION EN VUE

Si le dossier nord-coréen inquiète moins que jeudi, la situation politique en Italie reste en effet un foyer de tension. L'écart de rendements ("spread") entre les emprunts à dix ans italiens et allemands a d'ailleurs atteint le seuil symbolique des 200 points de base pour la première fois depuis près d'un an.

Le nouveau président du Conseil italien, Giuseppe Conte, pourrait dévoiler en fin de journée la composition de son gouvernement. L'une des principales inconnues pour les marchés est l'identité du ministre de l'Economie, qui pourrait être Paolo Savona, opposant déclaré à l'euro.

La Bourse de Milan est brièvement passée dans le rouge avant de revenir à l'équilibre.

Côté actions, le rebond profite à la quasi-totalité des secteurs, y compris à l'automobile, qui reprend 0,6% après la forte baisse provoquée jeudi par les menaces de taxes à l'importation aux Etats-Unis.

Le compartiment du pétrole et du gaz (+0,20%) et celui des matières premières (+0,13%) sont à la traîne, pénalisés par la baisse des cours.

Le prix du baril de Brent recule en effet de 0,53% à 79,37 dollars après les déclarations russes sur la possibilité d'une augmentation de la production dès le mois prochain et les informations de Reuters selon lesquelles l'Opep et plusieurs pays extérieurs à l'organisation discutent d'une hausse d'environ un million de barils par jour de leurs pompages.

Les principaux indices boursiers européens s'acheminent vers leur première baisse hebdomadaire depuis mars (de l'ordre de 0,8% pour le CAC et de 0,6% pour le Stoxx 600), conséquence des tensions commerciales et politiques mais aussi des signes de ralentissement de l'économie européenne.

Les investisseurs surveilleront à 08h00 GMT l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, attendu en léger repli, et une demi-heure plus tard la deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB) britannique au premier trimestre.

(Édité par Bertrand Boucey)