On a (re)lu le premier polar de Sandrine Rousseau

La députée EELV Sandrine Rousseau à Châteauneuf-sur-Isère,  le 26 juillet 2022  - Credit:NICOLAS GUYONNET / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
La députée EELV Sandrine Rousseau à Châteauneuf-sur-Isère, le 26 juillet 2022 - Credit:NICOLAS GUYONNET / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

« Les premiers mots disent tout », écrivait l'homme de lettres Maurice Blanchot. La députée Europe Écologie-Les Verts Sandrine Rousseau a donné à lire les siens à l'âge de 35 ans dans un genre particulier : un polar féministe humoristique. En 2007, elle est maîtresse de conférences en sciences économiques à l'université de Lille lorsque paraît son premier roman policier Épluchures à la lilloise (le suivant et dernier arrivera en 2009). La maison d'édition, Ravet-Anceau, est petite, locale, mais historique puisque fondée à la moitié du XIXe siècle. Le livre, au format poche, est vendu au tarif d'un grand format (12 euros), publié dans une collection qui accueille des romans policiers régionaux, « Polars en Nord ». Épuisée depuis, on peut trouver cette édition en ligne, d'occasion.

Derrière une couverture rose Malabar tendancieuse et une épigraphe « À nos lieux communs » qui sonne comme un avertissement, on trouve un polar à l'écriture sèche, bien dans les codes. Un whodunnit avec un meurtre, des suspects, le tout emballé dans une enquête contemporaine menée par un policier hard boiled (dur à cuire, NDLR). Jusque-là, rien de neuf sous le soleil. En revanche, du côté de l'assassinat et des personnages, Sandrine Rousseau s'avère plus piquante.

Tout commence avec un homme assassiné, pelé à l'économe, comme une pomme de terre. La caricature est affirmée, l'économe affûté, l'humour noir, aussi. Ses personnages forment une galerie de caractères que n'aurait pas reni [...] Lire la suite