Razzia sur la chnouf

La semaine dernière, des enquêteurs de la Direction générale de la concurrence ont perquisitionné les sièges des principaux éditeurs français, ainsi que les locaux du Syndicat national de l’édition. La Commission européenne affirme disposer d’éléments lui permettant de soupçonner des pratiques anticoncurrentielles à Saint-Germain-des-Prés, d’où cette opération spectaculaire. Le commissaire en charge du dossier, l’Espagnol Joaquin Almunia, s’en explique ci-dessous. Que cherchaient vos services lors de ces perquisitions ? Les preuves d’une entente entre éditeurs sur les prix des livres numériques, qui restent très élevés. C’est-à-dire que nous cherchions des mails, lettres ou tout autre document prouvant une concertation entre les acteurs du marché. Les avez-vous trouvés ? Sur l’ordinateur du PDG de l’une de ces entreprises, dont je ne peux révéler le nom, nous avons récupéré une quantité importante d’images pornographiques. Aucun de ces 4 715 clichés ne tombe sous le coup de la loi, en tout cas pas celle de la concurrence, mais je dois dire que, personnellement, je n’avais jamais vu de filles avec d’aussi gros seins. Est-ce bien le rôle de votre administration que de traquer ce genre de fichiers ? Ce ne sont pas nos seules découvertes. Je peux révéler ici que le secrétaire général adjoint du Syndicat national de l’édition détient ce qui est probablement le record du monde au Tetris, jeu qui consiste à empiler des briques comme chacun sait. Le 24 novembre 2009, cette personne a réussi à former 772 lignes, pour un total de 862 445 points. A Bruxelles, où nous avons un concours interne de Tetris entre commissaires européens, je vous assure qu’aucun d’entre nous n’a jamais atteint ne serait-ce que le tiers de ce score. On dit que ces perquisitions ont eu lieu suite à une plainte du libraire en ligne Amazon… C’est faux. C’est un écrivain français qui nous a alertés. Son

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