Cuba n'acceptera pas d'ingérence des Etats-Unis, prévient Castro

Le président cubain Raul Castro a invité mercredi son homologue américain à alléger l'embargo en vigueur depuis 1962 par décret et a assuré qu'il n'accepterait aucune ingérence des Etats-Unis dans le cadre des négociations bilatérales entamées la semaine dernière. /Photo prise le 28 janvier 2015/REUTERS/Présidence du Costa Rica

SAN JOSE, Costa Rica (Reuters) - Les autorités cubaines n'accepteront aucune ingérence des Etats-Unis dans le cadre de la normalisation des relations bilatérales annoncée en décembre, a averti mercredi le président Raul Castro. La secrétaire d'Etat adjointe Roberta Jacobson a rencontré vendredi des dissidents cubains à La Havane pour souligner l'importance que Washington accorde au respect des droits de l'homme dans ses discussions avec les autorités cubaines, ce qui a irrité La Havane. "Tout semble indiquer que l'objectif est de générer une opposition politique artificielle par des moyens économiques, politiques et de communication", a déclaré le président cubain, qui s'exprimait à l'occasion d'un sommet de la communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (Celac) au Costa Rica. "Si ces problèmes ne sont pas résolus, ce rapprochement diplomatique entre Cuba et les Etats-Unis sera sans objet", a-t-il poursuivi, tout en se disant décidé à poursuivre les discussions entamées la semaine dernière dans le cadre du processus de normalisation annoncé le 17 décembre. Raul Castro a par ailleurs invité Barack Obama à alléger par décret l'embargo en vigueur depuis 1962 et à étendre à tous les secteurs de l'économie les mesures d'ouverture annoncées dans les télécommunications. Parlant d'un geste "significatif", il s'est toutefois félicité que son homologue américain ait invité les parlementaires à débattre de sa levée et s'est dit conscient que le processus serait "long et ardu". L'aval du Congrès est nécessaire à la normalisation des relations bilatérales, or certains républicains tels que Marco Rubio, sénateur de Floride, y sont hostiles en l'absence de réformes démocratiques. (Enrique Pretel avec David Adams à Miami, Jean-Philippe Lefief pour le service français)