Des rassemblements prévus contre la transphobie dans de nombreuses de villes en France ce dimanche

Des personnalités et des associations pointent notamment la publication du livre "Transmania", qui se présente comme une "enquête sur les dérives de l'identité transgenre", et du rapport sénatorial sur "la transidentification des mineurs".

Des collectifs et personnalités politiques, artistiques, militantes et intellectuelles ont appelé à manifester ce dimanche 5 mai dans plusieurs villes pour dénoncer "l'offensive transphobe" en cours, selon eux, contre les droits des personnes trans.

À Paris, un rassemblement est prévu place de la République en début d'après-midi. D'autres rassemblements sont également prévus dans une quarantaine d'autres villes, notamment à Lyon, Marseille ou encore Montpellier.

L'appel à la mobilisation a été lancé par plus de 800 collectifs et personnalités dans une tribune publiée sur le site de Politis ce mardi. On y retrouve, entre autres, les écrivaines Annie Ernaux et Vanessa Springora, l'actrice Andréa Bescond, le chanteur Bilal Hassani, les associations Act Up Paris, le Planning familial ou encore les élues Mélanie Vogel et Clémentine Autain. La France insoumise a également appelé à rejoindre les rassemblements.

Dans leur collimateur et celui des manifestants, un rapport sur la transidentification des mineurs rédigé par le groupe LR au Sénat. Des associations voient dans ce texte, qui a débouché sur une proposition de loi qui sera examinée le 28 mai en séance publique, un retour des thérapies de conversion, ce que ses auteurs démentent.

Comme le note Libération, ce rapport préconise entre autres d'interdire l'administration de bloqueurs de puberté aux mineurs à qui l’on diagnostique une "dysphorie de genre" (le sentiment d’une inadéquation entre le genre ressenti et celui de naissance).

"Leurs premières cibles sont les mineurs, mais ils ne s’arrêteront pas là. Le rapport des LR pose déjà la possibilité d’interdire toute transition pour les personnes majeures de moins de 25 ans, une mesure en phase avec les projets de loi en discussion ou déjà adoptés aux États-Unis. Leur logique revient en fin de compte à interdire toute possibilité de transition, qu’importe l’âge", écrivent ainsi les signataires.

Les associations dénoncent également la publication et la promotion du livre "Transmania" qui se présente comme une "enquête sur les dérives de l'identité transgenre".

"Les messages des deux autrices sont dangereux, on retrouve la rhétorique qu'on avait dans les années 1980 contre les homosexuels et qui revient aujourd'hui en force contre les personnes transgenres", dénonce Maxime Haes, porte-parole de Stop Homophobie.

Interpellé par la mairie de Paris, l'opérateur JCDecaux a procédé au retrait des affiches qui faisaient la promotion du livre dans les rues de la capitale, les jugeant contraires à sa charte de déontologie et a présenté ses excuses.

Une conférence en présence des deux autrices, qui se défendent de toute transphobie et dénoncent de la "censure", est prévue ce lundi soir à l'université Panthéon-Assas à l'initiative du syndicat d'extrême droite La Cocarde étudiante.

Face aux appels à interdire l'événement, le président de l'université a indiqué avoir décidé de la maintenir "au nom de la liberté d'expression". "Les universités sont avant tout des lieux de débats et de confrontation des idées, y compris quand les idées sont discutables, voire franchement contestables", a déclaré Stéphane Braconnier.

"La conférence sera filmée: si des propos transphobes, discriminatoires, homophobes devaient être tenus, je n'hésiterai pas une seule seconde à saisir le procureur de la République ou à engager des poursuites disciplinaires", a-t-il ajouté.

"Les réactionnaires cherchent à installer dans le débat public l’idée que les personnes trans sont un danger: pour les enfants, pour la société et pour elles-mêmes", peut-on lire dans la tribune.

Au-delà de l’appel à manifester ce dimanche, les signataires de la tribune réclament une "transition dépsychiatrisée, libre et gratuite pour les personnes majeures et mineures", un "accès à la PMA pour toutes les personnes trans" ou encore "l'arrêt des mutilations sur les enfants intersexes".

Article original publié sur BFMTV.com