Le Rassemblement national est bien d’extrême droite, confirme le Conseil d’État… Sur demande du RN

Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, photographiée le 13 juin dans l’hémicycle (illustration).
CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, photographiée le 13 juin dans l’hémicycle (illustration).

POLITIQUE - Il n’y a qu’à demander. Saisi par le Rassemblement national qui conteste sa classification à l’extrême droite dans le spectre politique officiel, le Conseil d’État vient de confirmer… Que le parti est bien d’extrême droite. C’est le principal enseignement d’une décision rendue par la plus haute juridiction administrative, jeudi 21 septembre.

Le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella a effectivement attaqué la circulaire du ministère de l’Intérieur qui fixe les nuances et les « blocs de clivage » des différentes formations politiques pour les élections. En l’occurrence les sénatoriales de dimanche, pour lesquels Beauvau enjoint donc les préfets à classer les candidats du parti lepéniste dans la catégorie « extrême droite. »

Selon plusieurs médias, dont Public Sénat et Mediapart, l’ex-Front national a fait valoir devant les juges que cette décision constitue « une erreur manifeste d’appréciation », « méconnaît le principe d’égalité », « met en évidence une différence de traitement entre les mouvances politiques » et, in fine, « porte atteinte à la sincérité du scrutin ». Un échec.

Pas « d’erreur manifeste d’appréciation »

Dans sa décision rendue publique jeudi, le Conseil d’État estime ainsi, toujours selon ces sources, que le rattachement du parti au bloc « extrême droite » ne porte pas atteinte « à la sincérité du scrutin » et n’est entaché d’aucun « détournement de pouvoir ou d’erreur manifeste d’appréciation. ». Circulez, il n’y a rien à voir. « Aucun de ces moyens n’est de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de la circulaire contestée », résument les juges quant aux arguments du parti de Marine Le Pen.

Ce qui, en d’autres termes, revient à dire que le ministère de l’Intérieur ne se trompe pas dans ses blocs de nuances. Un coup dur pour le Rassemblement national en vue des élections sénatoriales de dimanche… Mais pas seulement.

Le parti de Marine Le Pen essaie depuis plusieurs années de poursuivre sa dédiabolisation jusqu’au sein de ce spectre officiel. Les dirigeants, qui contestent de longue date appartenir à la famille de l’extrême droite dans les médias, aimeraient bien que cette étiquette disparaisse de leurs différentes candidatures. C’est pour l’instant raté. En 2020, le conseil d’État avait déjà rejeté une requête de ce genre en amont des élections municipales.

Il faut dire que parmi les « faisceaux d’indices » qui servent aux préfectures pour classer les candidats, nombreux sont ceux du côté du Rassemblement national, à correspondre à une formation d’extrême droite. On peut parler de l’histoire du parti, de son programme actuel qui comprend la fameuse préférence nationale, ou de ses alliances au Parlement européen avec des acteurs revendiqués de droite nationaliste ou d’extrême droite.

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