Une rare éclipse annulaire et son « cercle de feu » observés aux États-Unis et en Amérique latine

INTERNATIONAL - Et soudain, la lumière s’est (presque) éteinte. Des millions d’Américains, du nord comme du sud, ont pu observer samedi 14 octobre une éclipse annulaire, la Lune ayant recouvert le Soleil durant quelques minutes en laissant seulement apparaître un « cercle de feu », comme on le voit dans la vidéo en tête d’article.

Lors d’une éclipse annulaire, la Lune est un peu plus éloignée de la Terre que durant une éclipse totale, et son diamètre semble donc, de notre point de vue, légèrement inférieur à celui du Soleil. Ce qui produit cet « anneau » orange.

« C’est comme une sorte de trou noir ! », a lancé Mubaraq Sokunbi, 8 ans, venu admirer l’éclipse en marge d’un grand festival annuel de montgolfières à Albuquerque, dans le sud-ouest des États-Unis, qui a livré des images spectaculaires. « La Lune recouvre le Soleil et ensuite il y a un cercle autour », a observé l’enfant.

Visible peu après 9 heures du matin heure locale (18 heures à Paris) dans l’État américain de l’Oregon, sur la côte Pacifique, l’éclipse a ensuite « traversé » les États-Unis du nord-ouest au Texas, dans le Sud. « C’est majestueux. Nous sommes émerveillés », s’est enthousiasmée Shannon Cozad, une spectatrice américaine.

Un spectacle « indescriptible »

L’éclipse a été vue ensuite au Mexique, puis en Amérique centrale : Honduras, Costa Rica, Nicaragua notamment. Le premier pays d’Amérique du Sud à l’avoir vu a été la Colombie. Au Planétarium de Bogota, un millier de personnes ont retenu leur souffle vers midi quand le ciel s’est soudain dégagé, la rendant visible. Des rires ont alors éclaté, comme des pleurs d’émotion.

« C’était d’abord angoissant de ne pas pouvoir la voir, puis très émouvant » quand elle est apparue, a déclaré à l’AFP, émue aux larmes, Xiomara Cifuentes, une fonctionnaire de 41 ans venue avec son mari et leurs trois enfants. « Ce sera un beau souvenir », a-t-elle dit. « Ça a été quelque chose d’indescriptible, il n’y a pas de mots », a soufflé Jhoan Vinazco, un universitaire de 25 ans.

Dans la ville de Penonome, au Panama, à 150 km au sud-ouest de la capitale, Carlos Ramirez a observé l’éclipse habillé en astronaute, ce qu’il rêvait de devenir quand il était enfant. « J’ai trouvé l’événement spectaculaire ici au Panama », s’est ému auprès de l’AFP ce guide touristique de 55 ans.

Bientôt une éclipse totale

Le « cercle de feu » correspondant au pourtour du Soleil dure de quelques dizaines de secondes à plus de 5 minutes, en fonction du lieu d’observation. La Nasa a diffusé une retransmission vidéo sur son site internet, avec des directs depuis le Nouveau-Mexique et le Texas.

Aux États-Unis, l’événement a eu valeur de répétition générale avant une éclipse totale prévue en avril 2024. Ces deux éclipses, annulaire et totale, « vont être absolument époustouflantes pour la recherche scientifique », avait déclaré cette semaine Madhulika Guhathakurta, scientifique au sein du département d’héliophysique de la Nasa.

« Durant une éclipse solaire se produit une baisse significative de la densité d’électrons dans l’ionosphère », une couche de l’atmosphère, avait-elle expliqué. Et « même si les effets atmosphériques des éclipses solaires ont été étudiés depuis plus de 50 ans, de nombreuses questions persistent », avait-elle souligné. Par exemple, « quelle quantité de l’ionosphère est affectée, pour combien de temps, et pourquoi est-ce le cas ? »

Terrain de recherche pour la Nasa

La Nasa avait préparé le lancement de trois fusées-sondes depuis la base militaire de White Sands au Nouveau-Mexique : une avant l’éclipse, une pendant, et une dernière après l’événement. Le but : collecter des données sur les champs magnétique et électrique, la densité d’électrons, et la température, qui a baissé à cause de l’ombre produite par la Lune. Celle-ci ayant pu aussi déstabiliser les animaux.

Une éclipse totale avait eu lieu en 2017 aux États-Unis. Après celle d’avril, la prochaine aura lieu en 2044 dans le pays. Une éclipse totale sera également visible en Espagne en août 2026.

Le Soleil est environ 400 fois plus gros que la Lune, mais est aussi 400 fois plus loin, c’est pourquoi les deux astres apparaissent d’une taille similaire depuis la Terre. Pour admirer les éclipses solaires, des lunettes spéciales certifiées doivent être portées sous peine de s’exposer à de graves lésions oculaires, avait rappelé l’agence spatiale américaine.

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