Raquel Garrido dénonce une sanction pour « lèse-majesté envers Jean-Luc Mélenchon »

Raquel Garrido dénonce une sanction pour « lèse-majesté envers Jean-Luc Mélenchon »
LOU BENOIST / AFP Raquel Garrido dénonce une sanction pour « lèse-majesté envers Jean-Luc Mélenchon »

POLITIQUE - L’heure est au règlement de comptes et il se fait en public. Écartée temporairement des orateurs insoumis à l’Assemblée nationale, la députée LFI Raquel Garrido a fustigé une procédure « loufoque » et de « justice expéditive », s’indignant d’avoir été punie selon elle « pour lèse-majesté envers Jean-Luc Mélenchon. »

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Le 6 novembre, l’avocate longtemps membre du cercle rapproché de Jean-Luc Mélenchon, a été sanctionnée par le bureau du groupe parlementaire pour avoir nui « au bon fonctionnement collectif du groupe » par « la diffusion de fausses informations dans la presse » ou « la mise en cause et le dénigrement ad hominem de plusieurs membres du groupe », selon leur communiqué.

Autant d’accusations qu’elle réfute en bloc. « Je suis sanctionnée pour lèse-majesté envers Jean-Luc Mélenchon », dénonce-t-elle dans une interview au Parisien ce mercredi 8 novembre. « Le point d’orgue pour eux, c’est mon interview à Franceinfo » le 22 octobre dans laquelle elle accusait Jean-Luc Mélenchon de nuire à son camp « depuis peut-être un an » et « l’affaire Quatennens ».

« La France insoumise, c’est un programme, pas un homme. On ne pourrait donc être Insoumis que si l’on est d’accord avec Jean-Luc Mélenchon ? Non », poursuit-elle. « La France insoumise peut se passer de Mélenchon. (...) Le candidat peut changer, partir à la retraite, changer de rôle. Un départ de Mélenchon ne mettrait pas en cause notre mouvement », maintient-elle. Ce, alors même que certains insoumis, à l’image de leur chef, refusent d’écarter définitivement l’hypothèse d’une nouvelle candidature de Mélenchon en 2027.

Garrido exclut de quitter le groupe comme le mouvement

Au-delà de la sanction, Raquel Garrido s’en prend au « noyau, satisfait de lui-même, autour de Jean-Luc Mélenchon et qui ne cherche pas à fédérer.» La dernière illustration étant selon elle la méthode du bureau politique sur son cas.

« La procédure à mon encontre est loufoque. Le bureau du groupe m’a convoquée lundi soir pour m’entendre sur des faits qui m’étaient reprochés et qui m’ont été transmis par SMS quelques jours avant. J’ai eu une heure et demie pour réfuter point par point les accusations », raconte-t-elle dans le Parisien, évoquant en comparaison le précédent d’Adrien Quatennens qui « a eu droit, lui, à une procédure protectrice des droits de la défense » sur plusieurs heures ou encore le cas de Sophia Chikirou, épinglée par des enquêtes journalistiques, sans que le bureau ne donne suite.

« Je souhaite que le bureau dise publiquement, ne serait-ce qu’à mes électeurs (...) pourquoi je suis sanctionnée », martèle-t-elle sur RMC cette fois, en dénonçant notamment des accusations formulées par ses collègues Antoine Léaument et Paul Vannier, tous deux membres du bureau politique et proches de la direction LFI.

Malgré ces tensions - récurrentes depuis l’affaire Quatennens et l’établissement d’une nouvelle direction - Raquel Garrido exclut tout départ de La France Insoumise dont elle se revendique co-fondatrice. « Jamais de la vie, je ne partirais de ce parti », martèle-t-elle sur C à Vous. « J’ai cofondé un parti programme, pas un parti personnel. Je suis une ardente militante du programme et de la VI République », maintient-elle. Encore faudrait-il réussir à faire entendre ce programme au milieu des polémiques internes.

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