Le rappeur Diddy accusé de harcèlement et d'agression sexuelle par un producteur

Une cinquième plainte pour violences sexuelles a été déposée contre Sean Combs, plus connu sous le nom de Diddy ou Puff Daddy, lundi à New York. Il s'agit cette fois d'un homme, le producteur de musique Rodney Jones (dit Lil Rod), qui accuse la star du hip-hop de harcèlement sexuel et d'agression sexuelle.

Rodney Jones a produit six titres sur The Love Album: Off the Grid, le dernier album de Diddy, sorti en septembre dernier. Dans sa plainte, relayée par Variety, il affirme avoir cohabité avec le musicien de septembre 2022 à novembre 2023. Il dresse une liste conséquente de violences sexuelles et de comportements illégaux survenus durant cette période et assure disposer "d'heures d'enregistrements audios et vidéos de (Diddy) et son équipe s'adonnant à des activités illégales".

"On ne va pas changer Sean"

Rodney Jones déclare notamment avoir été obligé de travailler dans la salle de bain de Combs tandis que celui-ci se douchait nu. Il assure s'en être plaint à Kristina Khorram, directrice de l'équipe du rappeur, qui lui aurait répondu "On ne va pas changer Sean", ajoutant que c'était la manière de la star de "lui montrer qu'il l'aimait bien".

Il assure également avoir été la cible de "pelotage et d'attouchements non sollicités et non autorisés au niveau de son anus". Variety ne précise pas si ces accusations ciblent Diddy ou des membres de son équipe mais, selon Sky News, Rodney Jones accuse bien le rappeur de l'avoir touché à plusieurs reprises.

En outre, le producteur explique dans sa plainte qu'il pense que Sean Combs l'a drogué le 2 février 2023, expliquant s'être réveillé au lit avec lui et deux travailleuses du sexe. Il cite par ailleurs l'acteur Cuba Gooding Jr., accusé de violences sexuelles dans une autre affaire: il déclare que le rappeur le lui a présenté et que le comédien l'a peloté.

Accusations de complicités

Enfin, il assure que Sean Combs utilise et distribue plusieurs drogues, notamment de la cocaïne et de l'ecstasy, et qu'il glisse des substances dans des boissons servies à des mineures et des travailleuses du sexe. Ailleurs dans la plainte, il accuse Sean Combs de lui avoir demandé de faire venir des prostituées.

Rodney Jones dresse la liste des proches du rappeur qu'il accuse de ne pas "surveiller, prévenir ou contrôler" les comportements de Sean Combs, parmi lesquels Kristina Khorram, le PDG d'Universal Music Group Lucian Grainge ou encore Justin, le fils de l'artiste, âgé de 30 ans. Il réclame 30 millions de dollars.

Une "pure fiction"

L'avocat de Diddy, Shawn Holley, qualifie Rodney Jones de "menteur", comme le rapporte NBC. Il dénonce une "pure fiction" et assure que les événements décrits dans la plainte ne se sont "tout simplement pas produits":

"Nous possédons de nombreuses et indiscutables preuves que ces accusations sont des mensonges (...) Nous répondrons de ces allégations délirantes devant un tribunal."

Nombreuses plaintes

Cette nouvelle plainte intervient après une série d'accusations similaires visant l'interprète de Coming Home. À la mi-novembre, l'ancienne compagne de Diddy, la chanteuse de R'n'B Cassie, avait été la première à déposer plainte au civil pour viol et violences physiques, en s'appuyant sur une loi de l'État de New York qui a ouvert pendant un an la possibilité aux victimes de violences sexuelles de porter plainte au civil même pour des faits qui seraient prescrits.

Deux jours plus tard, Sean Combs et son ex-compagne ont annoncé un accord "à l'amiable" dont les détails n'ont pas été divulgués. Mais depuis, plusieurs accusations similaires ont émergé. Le rappeur fait notamment l'objet d'une accusation de viol collectif sur mineure.

Le rappeur devenu un homme d'affaires milliardaire grâce à sa maison de production et à ses investissements dans la mode et les boissons alcoolisées a vigoureusement démenti les accusations début décembre.

"Trop c'est trop. Au cours des dernières semaines, je suis resté assis en silence et j'ai regardé les gens tenter d'assassiner mon personnage, de détruire ma réputation et mon héritage", avait-il commenté dans un communiqué.

Article original publié sur BFMTV.com