Randonnée : la Tunisie s’élève et marche

Dans le secteur agricole et montagneux de Aïn Younes, à quelques kilomètres de Testour en Tunisie, le 15 mars.

Depuis la révolution de 2011, les jeunes citadins découvrent la randonnée. Une manière d’explorer des régions marginalisées et de réparer les fractures du pays malgré la menace jihadiste.

Chaque dimanche, c’est le même ballet. Au petit jour, des cohortes se forment près de la grande horloge, au centre de Tunis, avant d’embarquer dans l’un des bus stationnés le long des trottoirs. La «Mongela», comme on l’appelle, est le principal point de rendez-vous des nombreux groupes de randonneurs qui ont éclos avec la révolution. Ce matin gris du 15 mars, l’Association tunisienne des randonneurs (ATR) met le cap vers Testour, une bourgade du Nord-Ouest. Au programme : 14 kilomètres dans les vallonnements du jebel Aïn Younes.

Le minibus s’enfonce peu à peu dans la cambrousse, s’élève dans les collines recouvertes de forêts et de champs de blé encore vert, tressaute sur les routes cabossées. A son bord, 25 randonneurs : des ingénieurs, des diplômés au chômage, une courtière en réassurance, une prof… La plupart n’ont pas 30 ans. Ils sont là «pour changer d’air après une semaine de boulot», explique Soufien, ingénieur dans une multinationale venu avec un collègue. «Pour l’effort physique et pour faire de nouvelles connaissances», ajoute Imen, la courtière, pimpante dans son survêt rose pétant. «Pour sortir du stress, de la pollution», énumère Ines, qui a entraîné son copain. Ou tout simplement «par amour de la nature», dit Sameh.

Mutinerie douce

Surtout, beaucoup y trouvent le moyen de mieux connaître le pays. Comme pour réparer cette fracture, révélée par la révolution, entre deux Tunisie : celle des grandes villes et des côtes, relativement développée, et celle de l’intérieur, marginalisée et révoltée. «Peut-être qu’on se sent plus libres, qu’on a le sentiment que ce pays nous appartient de nouveau et que c’est à nous de le découvrir… Il y a quelque chose dans l’inconscient collectif qui nous pousse à randonner», philosophe Emna Esseghir, la secrétaire générale de l’association. (...)

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