Une randonnée n’est pas forcément écolo : comment profiter sans abîmer la nature ?

Préférez marcher sur des zones de rochers ou de pierres
Pexels Préférez marcher sur des zones de rochers ou de pierres

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RANDONNÉE - Mettre un pied devant l’autre, ça ne peut pas faire de mal, non ? C’est souvent ce qu’on se dit quand on pense à la randonnée en termes d’empreinte écologique. Mais, contrairement à ce qu’on pense de prime abord, une balade dans la nature peut laisser des traces si on ne fait pas attention. Entre piétinement, pollution sonore ou baignade, la randonnée fait partie des activités polluantes malgré ce que l’on peut croire.

Il y a des choses qui relèvent de l’évidence, comme le fait de ne pas laisser ses détritus sur le chemin. Une évidence qui ne l’est pas encore pour tous néanmoins. Sur le Mont-Blanc par exemple, 14 tonnes de déchet ont été ramassées entre 2008 et 2016 grâce aux sessions de ramassages de la Fédération française des clubs alpins. Sur ce point, privilégiez du matériel sans plastique et non jetable afin de ne pas créer de déchets. Pour votre pique-nique, n’attendez pas de trouver une poubelle publique sur votre chemin et conservez vos déchets alimentaires sur vous.

Au-delà de ce premier aspect, voici plusieurs choses à prendre en compte pour profiter sans abîmer.

Le choix du circuit

Les sentiers créés par les randonneurs sont des zones où la biodiversité ne pourra pas se reconstruire et selon votre parcours, vous pouvez plus facilement la détériorer. Marcher sur un parterre de fleurs ou entre des feuillages abîme la nature et laisse des traces qui invitent les prochains randonneurs à emprunter ce chemin qui n’en est pas un.

Pour éviter de laisser une marque de votre passage, privilégiez des zones plus durables et plus robustes comme des zones de rochers ou de pierres. La Fédération française de la randonnée a établi une charte du randonneur afin de respecter aux mieux vos circuits.

Les points d’eau naturels ne sont pas des oasis rafraîchissantes

Sur une longue journée à sillonner la montagne, tomber sur un lac ou une rivière peut paraître idyllique et s’y baigner encore plus. Pourtant, ces points d’eau naturels peuvent être la seule source d’eau vitale pour la faune sauvage et la présence humaine peut les dissuader de se ravitailler.

Pire encore, la crème solaire que vous aurez appliquée avant votre baignade peut être extrêmement toxique pour les animaux qui occupent ce point d’eau ainsi que pour la biodiversité. « On retrouve des particules reconnues comme des perturbateurs endocriniens. Un perturbateur endocrinien nuit au système hormonal des organismes vivants, il peut entraîner un changement de sexe d’une larve amphibienne » rapporte par exemple Antoine Orsini, responsable de la réserve naturelle du Ritondu pour l’office de l’environnement de la Corse, à Corse Matin.

La musique à fond, c’est non

Crier un grand coup en forêt et voir les oiseaux s’enfuir ? Mauvaise idée. La pollution sonore est un des éléments les plus perturbateurs pour les animaux. Alors tout comme les cris, évitez de mettre votre playlist préférée sur une enceinte accrochée à votre sac. Une étude publiée en 2017 dans la revue PNAS avait d’ailleurs démontré l’impact que causait la pollution sonore sur les oiseaux. Le son provoque une peur et une anxiété, par conséquent la faune sauvage risque de ne plus repérer les prédateurs en approche ou même de perdre ses partenaires. Soyez discrets et le plus silencieux possible.

Toucher avec les yeux

Cela peut paraître évident mais toucher ou même cueillir ce qui vous entoure lors d’une randonnée est à bannir. Si vous avez déjà ce réflexe, alors faites attention à ne rien effleurer sur votre passage et cela passe aussi par votre équipement comme les bâtons.

Sur le littoral breton, il est d’ailleurs interdit d’en utiliser. « Ces bâtons participent à l’érosion des sentiers côtiers, des chemins de randonnées et à la dégradation de la végétation » rapporte à 20 minutes David Samzun, le maire de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Chaque élément joue un rôle important dans son écosystème et le supprimer ou le dégrader pourrait causer la perte d’autres espèces. Alors réveillez vos sens mais pas le toucher.

Nourrir les animaux est à proscrire

Que ce soit en randonnée ou à la ferme, nourrir les animaux que vous croisez avec votre nourriture peut avoir des conséquences néfastes sur leur comportement alimentaire. « La nourriture ’humaine’ ne convient pas aux animaux sauvages. Ce type d’alimentation les affaiblit donc et les rend plus sensibles aux maladies » alerte le Parc naturel régional des Ardennes. Cela peut aussi créer chez certains animaux sauvages une appétence pour ces aliments et pourrait ainsi délaisser leur mode de consommation habituel. Pensez à ne rien laisser tomber car même devant des miettes, ils pourraient se laisser tenter.

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