Ramadan : les dattes, symbole du boycott d’Israël au cœur du mois sacré musulman

RAMADAN - Sucrées, pleines de glucides et riches en fibres : pendant le ramadan, les dattes sont très appréciées pour la rupture du jeûne. Cependant, à l’approche de ce mois sacré pour les musulmans, on voit sur les réseaux sociaux des appels à être vigilant sur la provenance de ces fruits, dont Israël est un exportateur majeur.

« Les dattes, c’est un symbole très important parce que ça fait partie des terres », explique au HuffPost Imen. Cette dernière est militante dans la branche française du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS), qui mène des campagnes de boycott d’Israël. Depuis octobre dernier, « il y a un énorme regain d’intérêt pour la campagne de boycott », dont les dattes sont une des cibles, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus.

Des « dattes de l’apartheid »

« Le commerce des dattes contribue à la viabilité économique des colonies », affirme Imen, « et ce commerce se fait dans un processus de dépossession des terres des paysans palestiniens ». En effet, les dattes israéliennes sont en partie, en partie seulement, cultivées en Cisjordanie. Le climat sec et chaud de ce territoire palestinien, occupé par Israël depuis 1967, convient parfaitement à la culture de ces fruits.

En 2016, 2 560 hectares de la vallée du Jourdain étaient recouverts de dattiers cultivés par les colonies, rapporte la chercheuse Julie Trottier dans The Conversation. Ces colonies sont considérées comme illégales au regard du droit international, et l’Union Européenne exige par ailleurs que les produits qui en proviennent soient étiquetés en tant que tels.

L’eau comme arme de colonisation

L’agriculture de ces dattes israéliennes met aussi en question l’accès à l’eau des Palestiniens. Pour rappel, Israël contrôle environ 80 % des réserves d’eau en Cisjordanie. En mai dernier, une enquête du Guardian a montré que cette eau est utilisée dans les colonies pour faire prospérer leurs vignobles, leurs oliveraies et leurs dattiers, tout cela au détriment des cultures palestiniennes.

Des organisations pro-Palestine ont donc recensé les marques de dattes jugées comme participant à la colonisation. Ces listes sont ensuite partagées sur les réseaux sociaux, avec des alternatives proposées, comme les dattes algériennes ou tunisiennes. Bisma Parvez, créatrice de contenu et autrice, privilégie quant à elle les dattes californiennes.

« Ça peut être dur de trouver des informations, donc parfois c’est l’option la plus prudente », explique-t-elle au HuffPost. L’influenceuse américaine, suivie par plus de 700 000 abonnés sur TikTok, a posté sur son compte un « guide pour le ramadan 2024 », reprenant la liste de boycott. « On ne veut pas casser notre jeûne avec des produits qui ont un coût pour les Palestiniens », conclut-elle.

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