Rafah : À Paris, une nouvelle manifestation contre les frappes israéliennes illustre l’indignation internationale

INTERNATIONAL - Les bombardements israéliens continuent d’indigner. Après les frappes de Tel-Aviv dimanche et mardi sur la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, une deuxième journée consécutive de mobilisation a eu lieu dans les rues de Paris ce mardi 28 mai. Moins suivie que la première, cette nouvelle mobilisation atteste tout de même de l’indignation générale suscitée par les images venues de Gaza ces dernières heures.

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Au plus fort de la soirée, ils étaient près de 4 500, selon les chiffres de la préfecture de police de la capitale, à s’être réuni pour protester de manière pacifiste contre les bombardements israéliens qui ont touché un camp de déplacés du quartier de Tal Al-Sultan dimanche. Une nouvelle opération militaire de l’État hébreu qui a fait 45 morts et 249 blessés selon le ministère de la Santé du Hamas.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, la place de la République a donc servi de point de rassemblement principal aux manifestants demandant l’arrêt du « génocide ». Un slogan que l’on pouvait d’ailleurs retrouver sur de nombreuses affiches et banderoles arborées par les participants.

Durant la soirée, la statue de la place de la République a même été décorée de drapeaux palestiniens, avant la dispersion des manifestants en cortège sauvage dans les rues de Paris.

De l’Assemblée aux rues de Paris

La soirée aura également été marquée par le bref blocage du périphérique par « quelques dizaines de personnes », obligeant la Brav-M à intervenir, comme l’indique à l’AFP la préfecture de police de Paris.

Dans la foule réunie avant l’intervention des forces de l’ordre, la présence de drapeaux de la France insoumise n’est pas passée inaperçue après les événements du jour à l’Assemblée nationale : un drapeau palestinien brandit dans l’hémicycle par le député LFI Sébastien Delogu. Ce qui a d’ailleurs entraîné de vives tensions dans les couloirs de l’Assemblée mardi soir, déclenchant notamment une passe d’armes entre le député apparenté LR Meyer Habib et le député LFI David Guiraud.

Ce dernier était d’ailleurs présent dans la foule compacte, qui chantait « Israël assassin, Macron complice », « Nous sommes tous des enfants de Gaza », ou encore « Israël assassine les enfants de Palestine ».

Présent pour exprimer son souhait de voir la France « faire quelque chose en tant qu’État pour éviter le massacre », l’élu n’est pas revenu sur son échange houleux avec Meyer Habib, préférant répondre au Premier ministre israélien qui avait qualifié la frappe meurtrière de dimanche « d’incident tragique ». « Il n’y a pas d’erreur, de tragique accident, c’est illégal au regard du droit international », lui a ainsi répondu David Guiraud, présent aux côtés de son collègue insoumis Sébastien Delogu, exclu 15 jours de l’hémicycle pour son geste.

« Gaza, Marseille est avec toi »

Dans cette manifestation, plusieurs autres partis de gauche étaient représentés, à l’image des drapeaux visibles du parti d’extrême gauche NPA, du syndicat Force ouvrière et de l’organisation Révolution palestinienne. Mais le rassemblement a également permis à l’Union juive française pour la paix (UJFP) de s’exprimer, scandant notamment le slogan : « Juifs et antisionistes, nous sommes pour l’égalité des droits ».

Paris, Londres ou même Bologne. Les rassemblements en réaction à l’opération militaire israélienne sur Rafah ont réuni de nombreuses personnes en Europe ces dernières heures, au moment où le Conseil de sécurité de l’ONU se réunissait en urgence pour évoquer la situation à l’extrême sud de Gaza.

L’indignation internationale s’est également exprimée dans le sud de la France, à Marseille, où plusieurs milliers de manifestants ont protesté de manière similaire devant le Palais de Justice, comme le rapporte La Provence. Ils étaient 2 000 participants selon la préfecture, 5 000 selon le collectif Urgence Palestine Marseille à l’origine du rassemblement.

Une foule très diversifiée qui a également demandé un « sursaut » à l’État français pour ne plus « cautionner les massacres et l’oppression d’un peuple ».

Ailleurs, les rassemblements en réaction aux frappes israéliennes ont connu des fortunes diverses. Sans heurts en Angleterre, la manifestation de Bologne a quant à elle débordé, lorsque des personnes ont envahi les quais de la gare italienne.

Désormais, les nombreux manifestants indignés depuis dimanche ont les yeux tournés vers l’ONU et son Conseil de sécurité, qui doit prochainement présenter un projet de résolution. « Un texte court, un texte clair, pour arrêter le massacre à Rafah », comme l’a assuré mardi l’ambassadeur algérien, en charge de présenter cette résolution onusienne.

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