Raclette, fondue, Mont d’Or : faut-il vraiment manger plus gras pour avoir moins froid l’hiver ?

En moyenne, les Français achètent 2,1 kg de fromage à raclette par an
En moyenne, les Français achètent 2,1 kg de fromage à raclette par an

Les plats traditionnels à base de fromages, réconfortants et caloriques, ont la cote quand les températures chutent. Mais que valent-ils sur le plan nutritionnel ?

Rien ne vaut une bonne raclette en famille ou entre amis pour se réchauffer. Le fromage à raclette, né dans les montagnes suisses au Moyen-Âge, est devenu au fil du temps la base d’un plat incontournable de l’hiver. Depuis 2018, une journée mondiale lui est même consacrée, le 13 décembre. Certes, une marque d’appareils et un fromager en sont à l'initiative, mais les foyers français sont bel et bien friands de ce plat. Ils en achètent ainsi en moyenne 2,1 kg chaque année, selon une étude de marché de Nielsen IQ. Pour varier les plaisirs, certains alternent avec le Mont d’Or au four ou la fondue, des plats réconfortants et très riches en calories, mais qui ont aussi des qualités nutritives intéressantes.

Une dépense énergétique supplémentaire en hiver

Le froid glacial de l’hiver titille l’organisme et engendre une dépense énergétique supplémentaire. “Au contact du froid, le corps va avoir tendance à dépenser plus d’énergie pour se maintenir à 37 degrés, nous précise Nathalie Morel, diététicienne-nutritionniste au CERIN (centre de ressources et d’informations nutritionnelles). On va alors avoir des besoins nutritionnels plus importants pour couvrir les dépenses.”

Un constat particulièrement vrai pour les personnes qui vont au sport d’hiver ou qui travaillent dehors. Pour les autres, qui portent des vêtements chauds et travaillent dans des intérieurs chauffés, la nécessité d’ingurgiter davantage de calories en hiver est moindre. Rappelons que le fromage à raclette est l’un des plus gras avec 367 calories pour 100 grammes.

Un rôle dans le renforcement du système immunitaire

Fromage à raclette, beaufort, abondance, emmental… “Plus le fromage est à pâte dure, plus il va être riche en lipides, et aussi et surtout en calcium”, note la spécialiste de la nutrition. Le calcium joue un rôle clé dans la minéralisation et la structure du squelette. “ll est nécessaire à de nombreuses fonctions biologiques telles que la contraction musculaire, la coagulation sanguine, la libération d’hormones ou encore l’activation d’enzymes”, rappelle l’Anses. Alors que l’apport journalier recommandé est compris entre 900 à 1000 mg, le fromage à raclette en contient 630 mg pour 100g. Le Mont d’Or contient quant à lui 491mg/100g et la fondue 517 mg/100g en moyenne.

“Ces fromages sont aussi riches en zinc, qui joue un rôle au niveau de la stimulation des défenses immunitaires et permet de se prémunir contre les maladies hivernales, mais aussi en vitamines B12, qui agissent au niveau de la formation des globules rouges et du système immunitaire”, ajoute Nathalie Morel. Ils sont aussi sources de vitamines B2 et B9, importantes pour le fonctionnement du métabolisme et du système nerveux, et d’iode, utile pour la la croissance cellulaire. A cela s'ajoutent les protéines de bonne qualité qui contiennent tous les acides aminés essentiels.

Pour autant, il ne faut pas abuser de ces aliments riches en matières grasses. L’apport journalier recommandé pour les fromages est de 30g. Or, quand on mange une raclette, la modération n’est pas souvent au rendez-vous et on peut facilement dépasser les 100g par personne. “Dans ce cas, il faudra ajuster les autres repas de la journée et de la semaine”, recommande Nathalie Morel qui rappelle que la notion de plaisir fait partie de l’équilibre alimentaire. Le secret en nutrition reste de manger varié et équilibré. Pommes de terre, navets, potirons, panais, épinards, choux-fleurs… n’hésitez pas à mettre au menu des légumes de saison. Personne n’en fera tout un fromage.

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