Rachida Dati, nommée ministre de la Culture, promet de mettre ses punchlines au service des artistes

POLITIQUE - Prête à installer l’octogone rue de Valois. La nouvelle ministre de la Culture Rachida Dati, connue pour son franc-parler et ses punchlines dont Anne Hidalgo et Emmanuel Macron ont souvent fait les frais, entend bien mettre sa « combativité » et son maniement de la réplique au service de son nouveau ministère.

Rachida Dati mise en examen, ce que l’on sait de l’affaire qui concerne la ministre de la Culture

« Chacun sait que j’aime me battre. N’ayez pas peur », a déclaré Rachida Dati ce vendredi 12 janvier lors de la passation de pouvoir avec sa prédécesseure Rima Abdul Malak. Une sortie qui a évidemment rappelé à certains observateurs une réplique lunaire de l’espion niais incarné par Jean Dujardin dans le premier volet d’OSS 117 : Le Caire, nid d’espions. « Je serai toujours là pour défendre cette exception culturelle » française, assure-t-elle.

La nomination de Rachida Dati, figure de la droite désormais exclue des Républicains, a surpris. Car rien, dans son parcours d’avocate puis de ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, n’a jamais illustré une appétence particulière pour les arts.

« Sa nomination est une surprise que personne n’avait vu venir », a confié au Parisien Richard Patry, président de la Fédération nationale des cinémas français. « Les réactions sont très diverses autour de moi après la nomination de Rachida Dati, majoritairement de personnes presque offusquées », abonde Olivier Darbois, président du Prodiss, le syndicat des producteurs de concerts, qui ajoute : « Je ne suis pas certain que Rachida Dati connaisse le monde culturel mais nous apprendrons à travailler avec elle. Et on n’est pas à l’abri d’une surprise ».

Coffin demande à Dati « de continuer à faire ce qu’elle sait faire, user de son verbe »

Après la très technique Rima Abdul Malak, conseillère culture d’Emmanuel Macron avant d’arriver rue de Valois et dont le départ provoque quelques regrets dans le secteur, Rachida Dati sera donc attendue au tournant.

À défaut de maîtriser l’aspect technique, cette dernière entend bien en tout cas s’appuyer sur sa « combativité ». La veille au 20h de TF1, c’est aussi cet aspect que le Premier ministre Gabriel Attal a mis en avant. Rachida Dati est « une femme d’engagement, d’énergie, qui toute sa vie s’est battue pour obtenir ce qu’elle voulait obtenir », a-t-il salué.

Au Monde, l’ancien ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy Frédéric Mitterrand s’est réjoui : « Il est temps que ce ministère soit soumis à une sorte de tremblement de terre » fait-il valoir. Même Alice Coffin, élue écologiste au Conseil de Paris et donc adversaire politique de Rachida Dati a dit avoir « des attentes ». Rachida Dati est « la cheffe de la droite parisienne, ce qui est à peu près ce qui ce fait de pire dans ce pays au niveau politique anti-écologique, anti-social et j’en passe », a-t-elle réagi sur franceinfo à l’annonce de la nomination.

« Ceci étant posé, elle fait partie des extrêmement rares femmes politiques qui n’ont pas peur des hommes (...) Or, on est dans un moment, où dans le ministère dont elle a la charge, on a de plus en plus d’hommes dont on apprend qu’ils se comportent de manière extrêmement violente avec les femmes ». « Je demande à Rachida Dati de continuer à faire ce qu’elle sait faire : user de son verbe pour les mettre hors d’état de nuire. S’il y en a une qui peut le faire, c’est Rachida Dati », estime la militante féministe.

« Ma grande arme est la combativité »

Ce vendredi, Rachida Dati a dit, lors de sa passation de pouvoir, « comprendre que sa nomination puisse surprendre ». Mais, a-t-elle ajouté, « moi, elle ne me surprend pas. Elle répond à un véritable besoin, le besoin de la France, que souvent on dit “populaire”, (...) qui doit se sentir représentée. Par mon parcours, la culture est un combat. »

« Je sais personnellement (...) ce que je dois à la culture française : une liberté de penser, notamment pour les femmes, une liberté de parler, notamment pour les femmes, une liberté de créer, notamment pour les femmes », a-t-elle égrené.

Et de rappeler que « ma grande arme est la combativité. Je vais la mettre au service de la culture, de ses représentants, de ses professionnels, de ces artistes et des Français qui ont besoin de plus de culture et de plus d’accès à cette culture ». L’art de la guerre.

À voir également sur Le HuffPost :

Rachida Dati entre au gouvernement de Gabriel Attal mais ne renonce pas à Paris en 2026, au contraire

Marie Lebec, nouvelle ministre des Relations avec le Parlement, fait sa première interview dans le métro