Rachida Dati fait la promo de la publicité télévisée pour les livres, l’éditeur Gallimard se désole

Sur France Inter, Antoine Gallimard a demandé l’abrogation du décret autorisant pour une période de deux ans les promotions pour les livres sur le petit écran.

CULTURE - De la pub qui a déjà mauvaise presse. Pendant que la ministre de la Culture, Rachida Dati, fait la promotion dans Les Échos de son décret autorisant la publicité pour les livres à la télévision, le grand éditeur Antoine Gallimard s’attaque, ce samedi 13 avril, sur France Inter à une mesure qui « appauvrit » la diversité littéraire.

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Paru au Journal officiel le 5 avril, ce décret autorise pour une période de deux ans les promotions pour les livres sur le petit écran. Une annonce qui sonne comme un coup de massue pour Antoine Gallimard, qui assure que « tous les éditeurs, au nom de la diversité », s’y opposent depuis des années.

« Inciter les Français à franchir le seuil d’une librairie »

Le président du groupe Madrigall estime en outre que les petites maisons vont être extrêmement pénalisées. Raison pour laquelle il demande de toute urgence que ce décret « soit retiré, et qu’on puisse travailler tranquillement, sans être percutés par de grosses campagnes qui détruiraient notre marché dans sa diversité ». Même colère chez Denis Olivennes, le patron d’Editis, qui dénonce sur France inter : « Ça va accélérer la concentration du marché sur ses plus gros vendeurs. »

Si des maisons d’édition veulent abroger ce décret, il fait pourtant la fierté du gouvernement. Rachida Dati, pour qui cette expérimentation est en effet le gage d’attirer les lecteurs vers d’autres ouvrages, se défend ce samedi sur X (ex-Twitter) : « Vous pouvez entrer pour acheter un best-seller et repartir avec trois livres sous le bras », clame la ministre.

Dans une interview donnée vendredi aux Échos et dédiée au plan du livre du gouvernement, la locataire de la rue de Vallois a déjà cherché à rassurer sur les risques de « bestellerisation » que craignent les petits éditeurs. « Le succès d’un livre n’est pas une mauvaise chose dès lors qu’il permet à un éditeur d’investir sur d’autres auteurs, en particulier nouveau », argue-t-elle, ajoutant que l’objectif est surtout « d’inciter les Français à franchir le seuil d’une librairie ».

Reste à savoir si c’est la publicité à la télé qui créera « la bonne addiction » au livre voulue par Emmanuel Macron pour la jeunesse de France.

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