Révélations sur la “guerre secrète” d’Israël contre la Cour pénale internationale

“Depuis près d’une décennie, Israël surveille de hauts responsables de la Cour pénale internationale […] dans le cadre d’une opération secrète visant à contrecarrer l’enquête de la CPI sur des crimes de guerre présumés”, peut-on lire dans une enquête fleuve notamment publiée mercredi 29 mai sur le site de +972 Magazine et intitulée “Surveillance et interférence : la guerre secrète d’Israël contre la CPI dévoilée”.

La publication de cette enquête, réalisée conjointement par le site israélo-palestinien, sa publication-mère israélienne Local Call et le journal britannique The Guardian, intervient huit jours après que le procureur de la CPI, Karim Khan, a annoncé avoir requis l’émission de mandats d’arrêt contre trois des leaders du Hamas pour les attaques du 7 octobre, mais aussi contre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre dans la bande de Gaza.

Que révèle cette enquête ? Qu’Israël, écrit The Guardian, “a déployé ses agences de renseignement pour surveiller, pirater, faire pression, diffamer et prétendument menacer les hauts responsables de la CPI dans le but de faire dérailler les enquêtes de la cour”.

Espionnage et menaces

Par exemple, poursuit le journal britannique, les renseignements israéliens ont “intercepté les communications” – appels, messages, courriel, documents – du procureur Karim Khan, dont l’État hébreu connaîssait les intentions.

Mais également de sa prédécesseure, Fatou Bensouda, qui avait lancé en 2021 des enquêtes sur de possibles crimes de guerre en Cisjordanie occupée, qui auraient pu valoir des poursuites contre des responsables israéliens.

Cette dernière aurait même été “menacée” par le chef du Mossad de l’époque, Yossi Cohen, qui menait une opération parallèle. Et lui aurait dit :

“Vous ne voulez pas vous mêler de choses qui pourraient compromettre votre sécurité ou celle de votre famille.”

Étaient également surveillés, notamment par le Shin Bet, les groupes palestiniens de défense des droits humains qui “fournissaient fréquemment au bureau du procureur [de la CPI] des éléments sur des attaques israéliennes sur les Palestiniens”, explique aussi +972.

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