Résultat des élections européennes : en Hongrie, le parti de Viktor Orban reste en tête, suivi de près par son rival Peter Magyar

EUROPÉENNES - « Le début de la fin », tacle son adversaire Peter Magyar. Le parti du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, qui avait qualifié les élections européennes d’« historiques », est arrivé en tête du scrutin dimanche 9 juin, mais il a enregistré un net recul. Il pourrait s’agir de sa pire performance depuis son retour à la tête du pays en 2010.

Élections européennes 2024 : les résultats pays par pays compilés dans une carte

Le Fidesz, parti hongrois national-conservateur et de droite populiste, a recueilli plus de 44.6 % des voix, selon les dernières estimations, contre 52,5 % lors du précédent scrutin de 2019. Le Premier ministre de 61 ans fait les frais de la fulgurante ascension du mouvement Tisza, mené par Peter Magyar, un ex-fonctionnaire entré en rébellion, qui a remporté quelque 30 % des suffrages.

Peter Magyar a fait irruption dans la vie politique hongroise en février, en capitalisant sur la colère de la population après un scandale provoqué par la grâce accordée à un homme condamné dans une affaire de pédocriminalité. Depuis, il a réussi à conquérir de nombreux Hongrois et a évincé les partis d’opposition existants.

Et l’opposant est fier des résultats de sa formation pour sa toute première élection. Devant une foule en liesse, Peter Magyar a décrit ce dimanche, un « Waterloo » pour Viktor Orban, « le début de la fin », se félicitant d’avoir réussi à déstabiliser le Fidesz malgré « toute la propagande déployée ». Il a promis que les élus de sa formation siégeraient au sein du PPE (Parti populaire européen) à Bruxelles.

« Vaincre l’opposition »

« Aujourd’hui, le peuple hongrois a clairement envoyé un message pour la paix », a de son côté réagi le Premier ministre, en jurant de « vaincre l’opposition, ancienne comme nouvelle, encore et toujours ». Viktor Orban n’a toutefois pas évoqué le déclin du Fidesz. À l’issue de ces élections, l’homme politique espère une reconfiguration du Parlement européen avec la création d’un grand ensemble souverainiste.

Toujours très critique de Bruxelles, Viktor Orban, resté proche de Moscou, a multiplié les attaques contre l’UE et l’Otan durant la campagne, les accusant d’entraîner les pays membres dans une « conflagration mondiale ». Il bloque actuellement l’aide militaire européenne, répétant que Kiev, avec qui les relations sont tendues, « ne peut gagner » face au Kremlin et doit accepter un cessez-le-feu immédiat.

Mais l’extrême droite reste divisée en deux groupes (ID et ECR) à Bruxelles dont le rapprochement reste très incertain en raison de leurs importantes divergences, en particulier sur la Russie. Le Fidesz figure, lui, parmi les non-inscrits et frappe à la porte d’ECR.

À voir également sur Le HuffPost :

Élections européennes 2024 : les résultats pays par pays compilés dans une carte

Découvrez qui sont les 81 députés européens français suite à ces élections remportées par le RN