Résolution de l’AIEA contre Téhéran : une volonté d’influencer la présidentielle ?

La résolution de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), déposée par la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, d’une portée symbolique à ce stade, vise à accroître la pression sur l’Iran, qui a fortement restreint sa coopération avec l’instance onusienne, notamment en diminuant les inspections sur ses sites nucléaires. L’Iran doit “revenir sur le retrait de l’accréditation” de certains des inspecteurs de l’AIEA les plus expérimentés et rebrancher “sans délai” les caméras de surveillance, insiste le texte.

L’Iran, qui a promis de riposter, a jugé cette initiative “déraisonnable”, mettant en garde contre un “effet destructeur” sur le processus diplomatique. Pour la presse conservatrice, la résolution de l’AIEA vise à influencer la politique interne au moment où l’Iran s’apprête à élire, fin juin, un nouveau président, après la mort inattendue d’Ebrahim Raïssi.

Ainsi, le journal Javan, proche des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime, a accusé les pays européens de vouloir soutenir les réformateurs et modérés, connus pour leur politique ouverte envers l’Occident :

“L’Europe se lance dans la campagne présidentielle afin d’aider une faction particulière.”

“Les Occidentaux veulent imposer de nouvelles sanctions à l’Iran et ainsi influencer l’électorat et l’orientation des voix vers des candidats favorables aux négociations”, note de son côté le journal Kayhan, qui appelle la République islamique à riposter en expulsant du pays “tous les inspecteurs de l’AIEA”.

Washington ne veut pas couper les ponts

L’ancien diplomate Reza Farajirad a indiqué, dans une interview avec lejournal Hammihan, que les Européens “sont mécontents de leur manque de participation aux négociations” indirectes entre l’Iran et les États-Unis. Téhéran et Washington, qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques, mènent depuis des mois des discussions indirectes à Oman, notamment sur les questions régionales.

“À l’approche des élections aux États-Unis, les Américains ne veulent pas que la voie diplomatique avec l’Iran soit coupée, indique le diplomate iranien. Ils s’inquiètent des répercussions des tensions régionales sur les élections”, tandis que les Européens n’ont pas de “telles préoccupations”.

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