Résidence permanente au Canada : les ratés du ministère de l’Immigration

Dans son rapport déposé le 19 octobre dernier, la vérificatrice générale du Canada, Karen Hogan, a audité huit programmes pour lesquels des demandes d’immigration avaient été soumises. Celle qui dirige l’équivalent de la Cour des comptes en France affirme que le ministère de l’Immigration “a depuis longtemps de la difficulté à respecter ses normes de service pour ses programmes de résidence permanente”.

Conséquence : les délais de traitement des demandes d’immigration pour les immigrants économiques oscillent entre onze et vingt-deux mois et entre onze et quinze mois pour les demandes de regroupement familial, relève La Presse.

Malgré une situation exacerbée par la fermeture de ses bureaux au plus fort de la pandémie, indique le journal, cela “n’a pas empêché le gouvernement de hausser les cibles d’immigration chaque année depuis 2018”.

On apprend ainsi dans ce rapport que les cibles d’admission de résidents permanents, traitées dans le cadre de quelque cinquante programmes différents au sein d’Immigration Canada, augmentent de façon continue depuis trois ans. Ces cibles totalisaient 401 000 admissions en 2021, 431 645 en 2022 et 465 000 pour 2023. La majorité d’entre elles sont liées à l’immigration économique et cette proportion va en augmentant avec les années.

Nouveaux dossiers priorisés

Là où le bât blesse, enchaîne Le Devoir, c’est que pour traiter ces dossiers le ministère “bafoue ses propres règles, notamment celle du ‘premier arrivé, premier servi’, car certaines demandes plus récentes sont passées sur le dessus de la pile alors que d’autres s’empoussiéraient en dessous depuis des années”.

Et cela, ajoute le quotidien, en plus de dépasser des délais moyens de six à douze mois qu’il se doit pourtant de respecter dans plusieurs catégories de demandes.

Le portrait que dresse le rapport “pointe un système paralysé par ses vices de fonctionnement, incapable d’analyser les résultats des changements mis en place et peu porté sur la transparence et l’honnêteté”.

Le Canada fait désormais face à des volumes historiques d’immigration avec des ressources limitées, se défend le ministre responsable Marc Miller. Cela dit, observe la CBC, le ministre convient : “Je m’attends à l’excellence dans mon département et ce n’est pas un excellent rapport”.

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