Comment les réseaux sociaux ont fait des hommes asiatiques un pur fantasme

“Je ne peux pas m’arrêter de t’embrasser (Ça va trop loin)” : c’est le titre d’une des milliers de vidéos sur YouTube cultivant le fantasme autour des hommes asiatiques qui pullulent aujourd’hui sur le web, note le magazine américain Teen Vogue.

Il y a neuf ans pourtant, les chiffres dévoilés par les applications de rencontres Tinder et OkCupid révélaient une tout autre tendance. Les hommes asiatiques étaient parmi ceux qui avaient le moins de succès sur ces plateformes.

Que s’est-il donc passé ?

Les hommes asiatiques souffrent de stéréotypes dégradants qui ne sont méconnus de personne. Ils sont “émasculés” par l’opinion populaire et considérés comme étant non désirables, rappelle Teen Vogue.

C’est un racisme systémique qui sévit dans le monde amoureux, explique le magazine, données des applications de rencontres à l’appui. Un épisode de The Daily Show, cité par l’article, définit ces discriminations comme relevant du “racisme sexuel”.

Ce racisme sexuel a des conséquences bien concrètes. Jericho Asis, 25 ans, en témoigne dans Teen Vogue. “Je ne suis généralement pas attiré par [les hommes asiatiques]”, a-t-il entendu lors de plusieurs rendez-vous.

Mais dernièrement, un changement s’est amorcé. En grande partie grâce à la pop culture coréenne, une véritable déferlante qui a traversé le Pacifique pour s’abattre sur les États-Unis.

L’acteur coréen Lee Min-ho, lors de l’avant-première de la série “Pachinko”, à l’Academy Museum de Los Angeles, en Californie, en mars 2022. . PHOTO VALERIE MACON/AFP
L’acteur coréen Lee Min-ho, lors de l’avant-première de la série “Pachinko”, à l’Academy Museum de Los Angeles, en Californie, en mars 2022. . PHOTO VALERIE MACON/AFP

Comme l’observe Teen Vogue, la K-pop et les K-dramas caracolent aujourd’hui en tête des classements des plateformes de streaming du pays.

lmpossible désormais de scroller sur les réseaux sans tomber sur des pages qui mettent en avant “des traits asiatiques, des contenus asiatiques, des hommes asiatiques”, constate le magazine américain.

Savoir qui est le dernier “it boy” de la K-pop semble être la grande question qui anime TikTok.

Les réseaux sociaux jouissent d’un immense pouvoir, indique Ikran Dahir, journaliste spécialisé en culture de l’Internet, dans le magazine américain : celui de façonner l’image publique d’un groupe ethnique selon le discours dominant qui y est propagé.

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