Répression en Iran: l'inquiétude grandissante des familles expatriées en France

Des manifestants à Téhéran, en Iran, le 21 septembre 2022 - AFP
Des manifestants à Téhéran, en Iran, le 21 septembre 2022 - AFP

"J'ai peur pour mes soeurs, mes nièces et pour toutes les femmes iraniennes." Comme de nombreux expatriés iraniens, Dana Tooran, en France depuis 1994, livre sa grande inquiétude quant à la situation dans son pays d'origine.

Des manifestations ont lieu tous les soirs en Iran depuis le 16 septembre, date à laquelle la jeune Mahsa Amini est morte à l'hôpital, trois jours après son arrestation à Téhéran pour non respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d'Iran, qui doivent se couvrir les cheveux en public. Ces contestations sont violemment réprimées par les autorités iraniennes.

"Ils sont complètement cruels"

"Ils sont complètement cruels. Ils tapent les jeunes, les femmes pour les tuer", ajoute Dana Tooran.

De plus, la répression numérique s'ajoute à la répression physique: l'accès à Internet est très limité, et les Iraniens de France ont de plus en plus de plus de mal à communiquer avec leurs proches restés au pays.

Shayan, gérante d'un restaurant iranien en France, a sans cesse les yeux rivés sur son téléphone. Elle guette la confirmation de réception des messages envoyés à sa famille. Ses cousins sont pour la plupart dans la rue. Pour protéger les membres de sa famille mobilisés, Shayan a adopté une technique efficace: elle supprime tous les soirs les messages.

"Si jamais il se fait arrêter en pleine journée, la première chose qu'on prend c'est le téléphone", confie-t-elle. Toutefois, elle déplore la qualité du réseau qui se dégrade l'empêchant d'échanger avec son cousin: "C'est horrible de savoir que quand on veut envoyer un message à quelqu'un cela ne passe pas."

Depuis le début des protestations, au moins 60 personnes ont été tuées selon l'agence de presse iranienne Fars. Les autorités ont quant à elles indiqué avoir arrêté au moins 1200 manifestants.

Article original publié sur BFMTV.com