Répression en Guinée : “Le colonel et ses hommes gardent le doigt sur la gâchette”

“Le calme qui régnait dans le quartier Kobaya [dans le nord de Conakry] depuis la matinée de ce 17 août a été perturbé par l’irruption des forces de défense et de sécurité [FDS]. Un jeune du nom de Ibrahima Baldé, touché par balle, a succombé à ses blessures. La balle a transpercé sa poitrine alors qu’il était arrêté au bord de la route. Ses amis accusent un gendarme d’avoir tiré à bout portant.” Comme ce jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années selon le journal satirique Le Lynx, un autre jeune a été tué par les FDS mercredi 17 août à Conakry, la capitale guinéenne. Un troisième est actuellement dans le coma.

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile, avait appelé à manifester le 17 août, pour la première fois depuis l’annonce de sa dissolution par les autorités le 8 août. Cet appel, plus ou moins suivi selon les régions, avait pour but d’“exiger un dialogue inclusif sur la conduite de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel”, indique le site Le Djely.

Fer de lance du mouvement contre le troisième mandat du président Alpha Condé, qui a été délogé du pouvoir par les militaires le 5 septembre 2021, le FNDC a ensuite repris la voie de la contestation, dénonçant l’accaparement du pouvoir par les militaires. Il a notamment appelé à manifester les 28 et 29 juillet. Bilan : la mort de cinq personnes dans des violences consécutives à cette mobilisation, l’arrestation de deux cofondateurs du mouvement, Foniké Mengué et Ibrahima Diallo, placés en détention à la prison civile de Conakry, et la dissolution du FNDC par les autorités.

“Goulag à ciel ouvert”

“Déjà huit cadavres dans les tiroirs de Mamady Doumbouya [le chef de la junte]”, titre, acerbe, Wakat Séra. Des individus morts “les mains nues, pour dénoncer les dérives du colonel putschiste et de sa transition élastique à souhait et au contenu flou”, écrit le titre burkinabè. Le FNDC et le peuple guinéen, “pourtant, avaient applaudi à tout rompre la prise du pouvoir des militaires par les armes” et “jubilé, pensant sortir du goulag à ciel ouvert qu’était devenue la Guinée sous […] Alpha Condé”, selon Wakat Séra. Las, conclut-il, “la fièvre ne cesse de monter” :

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