Réponse à Esther Benbassa : d'un «carrefour des crises» faisons de la Méditerranée un «bassin des d’opportunités»

Des migrants jouent de la musique à bord du navire humanitaire MV Aquarius affrété par SOS-Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF), en mer Méditerranée entre la Libye et l'Italie le 9 mai 2018

Le 22 mai, l'élue EE-LV, dénonçait dans Libération, «la lâcheté» de ses homologues parlementaires à propos du durcissement de la loi sur l’asile et l’immigration. Le député PS Luc Carvounas ajoute que les «crises» - migratoires, énergétiques, économiques, sécuritaires – sont liées entre elles. Unir la Méditerranée, c’est essayer de les régler ensemble.

Chère Esther,

Comme vous, je suis un député issu de l’immigration, par mes grands-parents venus d’Asie mineure pour trouver en France une vie meilleure.

Dans votre récente tribune – «Sénatrice, l’indifférence vis-à-vis des migrants me prend à la gorge» - vous décriviez avec justesse et émotion la dramatique situation migratoire de notre pays. Vous rappeliez aussi à juste titre la loi inacceptable et dangereuse votée récemment par le Parlement sur l’asile et l’immigration, et je rajouterai qu’après près de vingt lois votées au Parlement en trente ans, cette dernière était même déclarée «inutile» par le Conseil d’État.

Ce constat que nous partageons, nous devons maintenant le porter politiquement plus fort et plus haut. La question migratoire est un sujet éminemment européen, et cela tombe bien une échéance approche. J’y reviendrai…

Lorsqu’une ministre française reprend à son compte l’expression Asylum shopping – «shopping de l’Asile» - elle commet une double faute : celle de l’indécence d’une part, et celle de l’erreur politique d’autre part. Peut-être a-t-elle tout simplement oubliée le Brexit, qui est tout sauf un exemple en matière d’ouverture sur les sujets migratoires.

La gauche qui se reconnaît comme telle doit mener ensemble la bataille culturelle. Elle est aussi sémantique. Le migrant économique, c’est l’exilé fiscal ! Les pauvres gens qui fuient la guerre ou la misère, ce sont des personnes en situation de migration. Cela fera peut-être sursauter les réactionnaires ? Tant mieux.

A l’approche d’échéances européennes, il faudra ensemble faire des propositions ambitieuses, et à la mesure du sujet comme à la hauteur (...)

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