"Sans Répit" numéro un dans 74 pays: pourquoi le polar avec Franck Gastambide cartonne sur Netflix

Franck Gastambide dans
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Franck Gastambide champion du monde. Celui qui a rencontré le succès au cinéma avec Les Kaïras et Pattaya, et à la télévision avec la série Validé vient de franchir un nouveau cap dans sa carrière avec Sans Répit.

Cet efficace thriller, remake d'un polar coréen Hard Day (2014) réalisé par le directeur de la photographie Régis Blondeau (Les Profs, Mais qui a tué Pamela Rose?), s'est imposé la semaine dernière en tête du classement des films les plus vus sur Netflix dans 74 pays dont les Etats-Unis, l'Argentine, l'Egypte et le Vietnam.

Un succès hors-norme qui confirme la place de Netflix en nouvel Eldorado des films d’action français, après les triomphes internationaux ces dernières années de Balle Perdue (une suite est prévue pour cette année), Bronx et La Terre et le Sang.

"Netflix rend service à cette partie du cinéma français qui avait du mal à continuer d'exister en salle et qui devient un petit phénomène sur Netflix", salue Franck Gastambide au micro de BFMTV. "Faire Sans répit sur Netflix était la meilleure des choses pour le public qui aime ce genre de cinéma."

Le succès de Sans répit s'explique par son histoire haletante, où un commissaire visé par une enquête pour corruption cache dans le cercueil de sa mère le corps d'un homme qu'il a tué accidentellement. "L'histoire est belle, l'intrigue tendue. C'est bien écrit. Les rebondissements sont incroyables", résume Simon Abkarian, qui incarne un vilain particulièrement terrifiant lancé aux trousses du policier joué par Franck Gastambide.

Ce dernier est par ailleurs très convaincant en "Vin Diesel du 77", comme il aime se présenter. Il tient même la dragée haute à son partenaire de jeu, toujours très à l'aise dans les rôles de méchants, comme il l'a notamment prouvé dans Casino Royale face à Daniel Craig.

"Ce n’est pas tous les jours que l’on joue avec un acteur qui a été méchant dans un James Bond! En acceptant le rôle, je tenais absolument à avoir un antagoniste charismatique, dont je pourrais avoir peur dans la vraie vie. C'était le cas avec Simon. Il a cette prestance, ce charisme qui fait que quand il arrive sur un plateau, il se passe quelque chose. Il y a un petit moment de silence. Je tenais à partager ce rôle avec un acteur qui allait me mettre la pression et m'aider dans la crainte que je devais incarner tout du long du film."

Être crédible

Plutôt habitué aux comédies potaches, Franck Gastambide n'avait jamais joué de personnage aussi sombre auparavant. "On m’a toujours proposé des personnages sympathiques. Et finalement le lieutenant Blin de Sans répit est le personnage le plus sombre que j’ai fait jusqu’à maintenant."

Si le film le met à rude épreuve (Gastambide réalise ses propres cascades), son personnage reste un peu moins corrompu, et donc un peu plus aimable, que son homologue coréen. Un choix pas sans conséquence sur le récit, surtout à une époque où la représentation de la police à l'écran est particulièrement scrutée:

"Il n’y a jamais eu un moment où je me suis inquiété à l’idée de jouer un flic", répond Franck Gastambide. "D’abord, parce que le lieutenant Blin de Sans répit ne fait rien de potentiellement polémique. De la même manière, le flic que je joue dans Taxi est un flic qui donne plutôt envie d’être flic. Il n'y a pas un seul moment où je me suis demandé si c’était bien ou mal. Je suis très à l’aise avec cela. Je suis d’autant plus à l’aise que j’ai conscience du physique que j’ai. Et qui peut servir pour interpréter un flic."

Le comédien, qui n'avait pas tourné depuis trois ans, a surtout été focalisé sur la nécessité de rendre crédible son personnage. D'autant qu'il est de chaque plan et que la réussite du film repose principalement sur ses épaules: "Simon a été essentiel. Il maîtrise tellement bien ce genre d’atmosphère que c'était très rassurant pour moi de regarder dans ses yeux pour savoir s’il me trouvait juste et crédible."

"Faire des films plus ambitieux"

Le succès de Sans répit confirme l'irrésistible ascension de Gastambide, dresseur d’animaux devenu un des réalisateurs les plus populaires de France, avec des cartons de plus en plus importants à chaque film. Il ne compte pas se reposer sur ses lauriers. Il s’apprête à réaliser une superproduction d’action comme on n'en a jamais produit dans l'hexagone, prévient-il:

"J'essaye de faire fructifier les succès que j’ai eus, et qui me permettent maintenant d'accéder à des budgets plus conséquents, pour faire des films plus ambitieux. La comédie d’action est un registre qui me fait kiffer vraiment beaucoup, qu'on est très peu à faire [en France]. Après les succès des Kaïras, Pattaya, Taxi et Validé, je vais essayer de faire mieux."

Il n'a pas prévu de troisième saison pour Validé, mais la série continue de vivre à l'international. "Les Américains de HBO ont acheté la série pour la diffuser aux Etats-Unis. Je suis super fier", confie-t-il. "C’est une série très française, sur la culture du rap français. J'étais loin de me douter que ça intéresserait les Américains." Outre-Manche aussi, la série séduit: "Les Anglais ont acheté droit de remake." La success-story de Franck Gastambide n'est pas près de se terminer.

Article original publié sur BFMTV.com