Réformer le système alimentaire mondial, c’est bon (aussi) pour l’économie

Transformer le système alimentaire mondial pour aller vers un modèle plus durable, meilleur pour la santé, le climat et la biodiversité augmenterait les prix agricoles “d’environ un tiers d’ici à 2050, rapporte le Financial Times, mais cette hausse serait compensée par des gains pouvant atteindre 10 000 milliards de dollars par an, selon un groupe d’universitaires et de scientifiques de renom”.

Le rapport du Food System Economics Commission, un groupe indépendant de quelque 60 chercheurs en économie et en développement durable, est publié en pleine crise agricole, constate le quotidien britannique, alors que les agriculteurs protestent un peu partout en Europe contre la hausse des prix du carburant et les nouvelles obligations que leur impose le Pacte vert européen.

Les chercheurs ont travaillé quatre ans pour établir que l’actuel “coût environnemental des systèmes alimentaires s’élève à 3 milliards de dollars par an et les coûts supplémentaires pour la santé à 11 milliards de dollars au moins par an”.

Adopter un régime alimentaire plus sain (plus de fruits et légumes, moins de viande) permettrait d’économiser de 5 000 à 10 000 milliards de dollars par an, “même en tenant compte des coûts supplémentaires liés à la transformation de la production et de la consommation”, selon le rapport.

En finir avec les monocultures

Johan Rockström, à la tête de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur les effets du dérèglement climatique (PIK) et coauteur du rapport, affirme que la refonte radicale implique de “renoncer à la monoculture, d’abandonner certaines pratiques courantes comme le labourage, de revoir l’utilisation des engrais et d’éviter de ‘s’étendre dans la nature encore préservée’.

L’étude a comparé deux scénarios, le premier maintenant le statu quo, le second, de transformation, s’appuyant sur “des changements majeurs dans la manière dont on produit et consomme les denrées alimentaires”. Si le monde suivait cette voie, expliquent les chercheurs, “les systèmes alimentaires pourraient devenir des puits de carbone d’ici à 2040, contribuant à limiter le réchauffement climatique”.

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