Réforme des retraites: les sénateurs votent une pension améliorée pour certaines mères de famille

Avec l'aval du gouvernement, le Sénat unanime a voté jeudi en faveur d'une pension améliorée pour les mères de famille ayant au moins un enfant qui ont une carrière complète entre 63 et 64 ans.

Lors de l'examen du projet de réforme gouvernemental, les sénateurs ont adopté par 280 voix pour, 0 voix contre et 64 abstentions, une proposition venant du sénateur LR René-Paul Savary et des centristes pour une "surcote" de pension de 1,25 % par trimestre allant jusqu'à 5% pour les femmes qui dépasseront les 43 annuités requises, sous l'effet des trimestres maternité et éducation des enfants.

La mesure, chiffrée à 300 millions d'euros, va "dans le bon sens", selon le ministre du Travail Olivier Dussopt. Il a rappelé que les trimestres maternité et éducation des enfants ont été créés alors que les femmes interrompaient plus souvent leur carrière, et qu'ils deviennent "moins utiles", même s'ils doivent demeurer.

"Moindre recul"

La gauche a dit ses réserves, car la surcote ne compensera pas "la brutalité" du relèvement de l'âge légal de 62 à 64 ans.

"C'est un recul, mais un moindre recul", a ainsi estimé Mélanie Vogel, sénatrice sénatrice écologiste, pour justifier son vote pour cette proposition.

Jusqu'ici, les mères de famille choisissant de partir après l'âge légal (62 ans) avaient une surcote de 10%. Avec cet amendement, elles partiront dont avec 5% de plus pour effectuer 2 années supplémentaires.

Une mesure "ligne rouge" pour les sénateurs LR

Alors que l'exécutif recherche l'appui de la droite sur l'ensemble de sa réforme hautement contestée, le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a rappelé que son groupe avait fait de cette mesure "une vraie ligne rouge".

"J'avais été accusé de vouloir une politique nataliste" par certains élus de gauche, qui finalement ont soutenu l'amendement, s'est-il félicité, saluant "une gauche sociale", par opposition à une gauche cherchant à "déconstruire" la famille selon lui.

"J'ai un doute sur la dimension nataliste" de la mesure, a cependant ironisé la socialiste Laurence Rossignol, ancienne ministre des Familles, pour qui cette surcote ne jouera pas dans la décision d'avoir ou non un enfant.

L'amendement a été examiné en priorité jeudi, ce qui a fait bondir la gauche, privée de la défense d'une série d'amendements de suppression de l'article 8 du projet de loi. En recourant à l'article 38 du règlement du Sénat la droite cherche à accélérer les débats, plus d'un millier d'amendements restant au menu jusqu'à dimanche.

Article original publié sur BFMTV.com