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Réforme des retraites : des rassemblements un peu partout en France après le rejet des motions de censure

RETRAITES - Poubelles renversées et brûlées, barricades, jets de projectiles sur les forces de l’ordre, fumigènes : l’adoption ce lundi 20 mars de la réforme des retraites après le rejet de la motion de censure a provoqué de nombreuses manifestations émaillées d’incidents dans toute la France, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Pas moins de 300 personne ont été interpellés ce lundi en France, dont 234 à Paris.

Dans la capitale, quelques centaines de personnes, rejointes par des députés de la France Insoumise (LFI), se sont d’abord rassemblées, non loin de l’Assemblée nationale, Place Vauban (VIIe arrondissement), avant d’être canalisées par les forces de l’ordre. Le leader du mouvement Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs dénoncé dans la nuit l’arrestation de deux militants,

Puis, des feux de poubelles et affrontements avec les forces de l’ordre ont été repérés dans le quartier de la gare Saint-Lazare (IXe), autour de la place de l’Opéra, où de nombreux cars de CRS étaient stationnés.

Un cortège a ensuite arpenté les rues en renversant des poubelles, suivi par les policiers de la BRAV-M à moto, tandis que d’autres étaient au Châtelet, non loin de l’Hôtel de Ville.

Le jeu du chat et la souris

Peu avant 22H30, 101 personnes avaient été interpellées à Paris, selon une source policière. Renversant sur leur passage trottinettes électriques et vélos, ou mettant le feu à des poubelles, les manifestants ne cherchaient pas la confrontation avec les forces de l’ordre, selon les journalistes de l’AFP sur place, mais plutôt à se livrer au jeu du chat et de la souris. Les forces de l’ordre ont utilisé à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes.

« On entend que les jeunes ne sont pas mobilisés. Nous voilà. C’est pour les retraites et pour le reste. C’est un tout, une accumulation », a expliqué à l’AFP une étudiante désirant rester anonyme, la manifestation n’étant pas déclarée.

Réforme des retraites : des rassemblements un peu partout en France après le rejet des motions de censure (Photo des dégâts laissés par la mobilisation à Paris le 20 mars 2023)
Réforme des retraites : des rassemblements un peu partout en France après le rejet des motions de censure (Photo des dégâts laissés par la mobilisation à Paris le 20 mars 2023)

Les mêmes scènes se sont reproduites dans plusieurs grandes villes de France, comme à Strasbourg, où un gros millier de manifestants se sont d’abord rassemblés place Kléber, en plein centre-ville, sifflant et huant le rejet de la motion de censure avant d’allumer des fumigènes et de scander « nous aussi on va passer en force ».

Certains manifestants ont ensuite commis des dégradations : façade de banque caillassée, poubelles incendiées, panneaux publicitaires brisés…

« Un dégoût infini »

Alors que la port pétrolier de Donges bloquée depuis une semaine a été évacué dans la nuit par les forces de l’ordre, à Dijon, environ 200 personnes ont manifesté, certains, masqués et souvent cagoulés, scandant : « on déteste la police ». La manifestation a été dispersée vers 21h00 et la police a procédé à deux interpellations.

À Lyon, environ 500 manifestants, dont beaucoup de jeunes, se sont rassemblés vers 20h30 place Guichard dans le 3e arrondissement et s’en sont pris aux forces de l’ordre avec des jets de projectiles, avant de se disperser en plusieurs groupes dans différents quartiers. Un premier bilan de la préfecture a fait état de deux interpellations, tout comme à Saint-Etienne.

« La mobilisation n’est pas finie »

Les manifestants étaient plusieurs centaines à Lille devant la préfecture, où ils ont sifflé et hué en apprenant le rejet de la motion de censure. « Ça va péter », ont-ils scandé, « Louis XVI on l’a décapité, Macron on va recommencer ».

« On s’y attendait mais on est déçus, en colère », souligne Emma Maes, une Lilloise de 26 ans, tout en soulignant que « la mobilisation n’est pas finie » et en évoquant l’espoir d’un referendum d’initiative populaire.

À Nantes la manifestation, qui a débuté dans le calme vers 18h00, s’est tendue en milieu de soirée, et des bouteilles ont été jetées sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes. Même tension à Rennes, déjà secouée par de violentes manifestations ces dernières semaines. Plusieurs centaines de jeunes -entre 300 et 500 selon la préfecture-, ont défilé dans le centre-ville aux cris notamment de « 49.3 on n’en veut pas », et des barricades improvisées ont été incendiées.

D’autres rassemblements ont eu lieu à Bordeaux, Limoges, Poitiers, ou encore à Rouen ou Brest.

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