Réforme des retraites : LFI et le RN prêts à voter pour leurs motions de censure respectives

Photo
JULIEN DE ROSA / AFP

JULIEN DE ROSA / AFP

L’hémicycle de l’Assemblée nationale photographié le 2 août 2022 (Illustration)

POLITIQUE - Faire trébucher le gouvernement coûte que coûte, si la ligne rouge du 49.3 est franchie pour réformer les retraites. Voilà un projet que semblent partager le Rassemblement national et La France insoumise, qui envisagent à la fois de déposer une motion de censure si l’exécutif choisit cette voie, et de voter sans scrupule celle venant du camp d’en face.

« Alors qu’une large majorité des Français est opposée à l’allongement de l’âge de départ à la retraite, Élisabeth Borne n’exclut pas l’utilisation du 49-3. S’ils persistent, nous déposerons une motion de censure et nous voterons toutes celles qui seront déposées », a averti Marine Le Pen lundi 26 septembre.

« Voter l’ensemble des motions déposées »

Même son de cloche du côté des Insoumis. Dans une interview à Public Sénat ce mardi 27 septembre, Manuel Bompard, très influent dans le groupe LFI, a confirmé qu’il serait prêt à voter si nécessaire « l’ensemble des motions de censure qui seraient déposées ». Pour le député des Bouches-du-Rhône, qui précise que la question n’a pas encore été tranchée collectivement, « il ne s’agit pas de voter quoi que ce soit de commun avec l’extrême droite, mais de voter contre le gouvernement ».

Un point de vue partagé par la députée LFI Clémence Guetté. Sur Sud Radio, l’élue du Val-de-Marne n’écarte pas l’option d’un vote d’une motion venant du RN, estimant nécessaire de « s’opposer par tous les moyens » à un passage en force du gouvernement.

À noter que cette position ne fait pas l’unanimité au sein de la NUPES. « Moi, je ne fraye pas avec l’extrême droite », a balayé Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, interrogé à ce sujet sur LCP lundi 26 septembre. Le député des Landes ne désespère pas de faire prévaloir par ailleurs sa position au sein de la coalition de gauche, qui risque, à travers ce sujet, d’étaler au grand jour ses divisions, comme lors du vote sur le projet de loi sanitaire.

« Vote commun pour le chaos »

Du côté de la majorité, en tout cas, cette convergence des points de vue qui semble poindre entre insoumis et lepénistes est perçue comme une confirmation de sa délimitation de « l’arc républicain », déjà énoncée par Elisabeth Borne avant l’été, qui renvoyait dos-à-dos les deux formations. Et offre une fenêtre de tir assez facile à cibler.

« Les masques tombent ! Ils ont fait cause commune dans les urnes le 19 juin en s’opposant à nous, ils ont hurlé tous ensemble entre complotistes sur les vaccins, ils ont voté des amendements main dans la main en juillet. Ils ont des accointances avec la Russie de Poutine que nous avions dénoncées… Ce vote commun pour le chaos, c’est finalement assez révélateur », tacle auprès du HuffPost Sacha Houlié, député Renaissance et président de la commission des Lois.

Une critique qui risque de se répéter si les deux formations choisissent effectivement cette voie.

À voir également sur Le HuffPost :

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Lire aussi