Réforme des retraites : la gauche salue le choix espagnol… Un peu trop vite ?

La gauche salue ce choix espagnol sur les retraites... Un peu trop vite ? (photo de Pedro Sanchez prise en 2019 à Strasbourg)
La gauche salue ce choix espagnol sur les retraites... Un peu trop vite ? (photo de Pedro Sanchez prise en 2019 à Strasbourg)

POLITIQUE - L’herbe est-elle plus verte du côté de Madrid ? Nombreux sont les élus de la gauche française à saluer le choix fait par le gouvernement espagnol de mettre à contribution les plus aisés pour financer leur système de retraite. Une décision qui trouve forcément un écho particulier en France à l’heure où le report de l’âge de départ en retraite a été voté par le Sénat, malgré l’opposition farouche d’une grande partie de la population.

Sommé d’agir par Bruxelles pour rééquilibrer un système menacé par le vieillissement de la population, l’exécutif espagnol a annoncé vendredi 10 mars un accord sur le mode de calcul des pensions, mettant davantage à contribution les revenus les plus élevés. Et ce sans toucher à l’âge légal de départ.

De quoi inspirer les communistes, socialistes ou insoumis qui ferraillent depuis plusieurs semaines contre le projet d’Élisabeth Borne et Emmanuel Macron en présentant des alternatives de financement.

Comparaison partielle

« Président des riches en deçà des Pyrénées, mise à contribution des hauts revenus au-delà ! Un autre choix est possible, nécessaire, impérieux », a par exemple écrit le député PCF Sébastien Jumel, samedi sur les réseaux sociaux. L’eurodéputée insoumise Manon Aubry abonde : « Comme quoi on n’est pas obligé de faire trimer les gens deux ans de plus ! »

Une comparaison qui oublie opportunément un détail : l’âge de départ à la retraite en Espagne est fixé à 66 ans cette année et doit atteindre 67 à l’horizon 2027. C’est le fruit d’une réforme menée sous l’impulsion du gouvernement socialiste de José Luis Zapatero en 2011.

Un détail que plusieurs élus macronistes n’ont pas manqué de rappeler à leurs homologues français qui prennent en exemple le modèle espagnol ou, à tout le moins, le choix fait par Pedro Sanchez et ses alliés de la gauche radicale Podemos.

« Âge de départ à la retraite en Espagne : 65 ans. Bientôt repoussé à 67 ans. Venez plus souvent au Parlement européen, vous verrez, on y apprend beaucoup », réplique par exemple l’eurodéputée (Horizons) Nathalie Loiseau à sa collègue Manon Aubry, toujours sur les réseaux sociaux.

Mais comme comparaison est rarement raison, on peut également noter que de l’autre côté des Pyrénées, la durée de cotisation est très inférieure à celle fixée en France. Pour partir à 66 ans cette année, il faudra avoir cotisé 37,5 annuités contre 42, bientôt 43, en France pour une pension complète. On peut aussi ajouter qu’en Espagne, le montant de la première pension de retraite est plus proche de la dernière rémunération perçue qu’en France.

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