Réforme des retraites: des députés portent plainte après des violences et des menaces

Plusieurs plaintes ont été déposées après réception de lettre de menaces et dégradations de permanences. Une situation qui pourrait s'envenimer dans les heures à venir avec le probable rejet de la motion de censure soumise au vote ce lundi.

Des élus dans l'œil du cyclone. Depuis le début des débats sur la réforme des retraites, et d'autant plus depuis l'annonce du gouvernement de l'utilisation du 49.3 pour faire passer le texte, les députés de la majorité et des Républicains sont particulièrement pris pour cible par leurs opposants politiques.

"C'est pas ça la France"

Ces dernières heures, plusieurs élus du camp présidentiel ont reçu injures et menaces par courrier ou sur les réseaux sociaux. C'est le cas de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui auprès de BFMTV ce samedi a assuré avoir reçu à sa permanence "une lettre manuscrite absolument ignoble."

"Je ne l’ai pas rendue publique car je n’ai pas voulu faire de la publicité à cet individu", a-t-elle ajouté, soulignant que l'insoumis Jean-Luc Mélenchon faisait preuve de complaisance par rapport à ces menaces.

Dans sa ville de Poissy, le député des Yvelines Karl Olive est quant à lui contraint d'être suivi, à distance, par plusieurs policiers municipaux après avoir reçu des menaces. "Il y avait l'adresse d'où j’allais ce matin, et où j’allais 'être cueilli'", explique-t-il à BFMTV.

"C’est pénible, je n’accepte pas ça. J’invite tous les collègues, de quelque parti que ce soit, à le faire savoir, le faire remonter, c’est pas ça la France", alerte-t-il.

À Vincennes, un pendu a même été dessiné sur la permanence du député Renaissance Guillaume Gouffier Valente, ainsi que plusieurs tags dénonçant un "déni de démocratie". L'élu a annoncé avoir porté plainte.

"C'est du harcèlement!"

Outre les élus de la majorité, les députés Républicains soutenant la réforme et refusant de voter les motions de censure contre le gouvernement sont également pris pour cible.

"Je ne céderai ni aux pressions, ni à la violence. Jean-Luc Mélenchon et la CGT ne mettront pas la France à genou", a écrit Éric Ciotti après le caillassage de sa permanence.

Sur le même réseau social, Agnès Evren, eurodéputée LR et conseillère de Paris dans le 15e arrondissement, a affirmé avoir porté plainte après avoir reçu des menaces de mort, quelques captures d'écran à l'appui.

Finalement, sur BFMTV, la députée LR de Corrèze Frédérique Meunier a ce dimanche affirmé être victime de cyberharcèlement.

"On reçoit 200, 300, 400 mails jour et nuit" au sujet de la réforme des retraites, expliquait l'élue sur notre antenne, "surprise" par l'ampleur de la violence prise dans ces débats. C'est insupportable, c'est du harcèlement!", se plaint-elle.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Réforme des retraites : "moi, je bloquerais Paris", les manifestants bien décidés à poursuivre la mobilisation, 49-3 ou pas