Réforme des retraites: un député MoDem favorable à la démission du gouvernement Borne

"La séquence qui suit ne sera positive que s'il y a, demain, un nouveau gouvernement d'écoute nationale", a déclaré le député MoDem du Loiret Richard Ramos dans une interview au Progrès, au lendemain du passage en force du gouvernement d'Élisabeth Borne sur la réforme des retraites.

"Le gouvernement Borne est condamné. La seule question qui compte c'est: qui sera en capacité de remanier avec le peuple français?", s'est-il interrogé auprès du quotidien le député MoDem du Loiret.

"Ministres capables d'écouter le peuple"

"Il faut un gouvernement qui rebatte les cartes, avec des ministres capables d'écouter le peuple français et pas une bande d'arrogants qui expliquent aux Français pourquoi ils sont idiots", a déclaré Richard Ramos.

La formation politique Le MoDem, dont Richard Ramos est membre, compte actuellement quatre ministres au gouvernement, dont Marc Fesneau, en charge de l'agriculture.

Jeudi, après l'annonce du 49.3, Richard Ramos, qui avait évoqué publiquement ses doutes sur la réforme et sa volonté de s'abstenir, avait dit voir dans ce choix du gouvernement "un gâchis" et un "aveu de faiblesse" du président.

Après l'annonce du gouvernement d'activer le 49.3, plusieurs députés du camp présidentiel s'étaient montrés remontés par ce choix.

"J'oscille entre colère et déception après ce 49.3 (...) Défaite ou victoire au vote, la démocratie aurait parlé," avait avancé sur son compte Twitter le député Renaissance Éric Bothorel.

Motions de censure

Ce lundi, deux motions de censure seront soumises au vote des députés. L'une, déposée par le Rassemblement national, a une issue incertaine, n'ayant été cosignée par aucun autre groupe d'opposition.

La seconde, déposée par les élus du groupe Liot, est transpartisane. Elle a été cosignée par 91 élus des oppositions de cinq groupes à l'Assemblée, à l'exception des LR et du RN. Si l'adoption de cette motion reste peu probable, elle n'a sur le papier rien d'impossible.

Pour qu'une motion de censure soit adoptée, 287 députés doivent se prononcer pour. Un nombre atteignable si les forces politiques s'unissent: l'intégralité du RN, de la Nupes, du groupe Liot, et une partie des LR, l'ensemble des oppositions représentant 298 députés, soit 11 petites voix d'avance.

S'il reste encore hypothétique que les élus LR votent à l'unisson une motion de censure alors que certains soutiennent la réforme des retraites, le fait qu'un (petit nombre) de députés de la majorité appellent à la démission du gouvernement pourrait rebattre les cartes.

Article original publié sur BFMTV.com