Réforme des retraites : le “blitz nocturne” de la droite au Sénat

La réforme des retraites laissera décidément des traces durables au Parlement. Après son passage déjà très remarqué à l’Assemblée nationale, c’est au Sénat qu’elle a semé tensions et crispations, le mardi 7 mars. En Italie, Il Sole-24 Ore parle d’un “blitz nocturne [une offensive éclair] mené par la droite”.

Dans la nuit de mardi à mercredi, les sénateurs ont effectivement voulu appliquer un article du règlement intérieur pour accélérer le débat et le vote sur l’article 7 de la réforme, celui prévoyant le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. “Une décision qui a provoqué le chaos et poussé plusieurs sénateurs de gauche à quitter l’hémicycle en signe de protestation”, rapporte le quotidien.

La “clôture des débats” prévue par l’article 38, après l’intervention de deux avis contraires, a été proposée par Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains, sur la série d’amendements visant à supprimer l’article 7. “C’est la première fois que [l’article 38] est utilisé, un recours qui a déclenché la colère des sénateurs socialistes, communistes et écologistes contre les ‘manœuvres’ de la majorité de droite de la Chambre haute, présidée par Gérard Larcher”, raconte le quotidien économique italien.

Et maintenant, l’article 42…

Gérard Larcher a dû lever la séance dans une ambiance des plus tendues à 3 h 25 du matin. “Le chaos qui s’est emparé du Sénat cette nuit a clos une journée qui a vu plus d’un million de Français descendre dans la rue” contre la réforme, marquant une mobilisation record. La tension, elle, n’est pas près de retomber au sein et en dehors de l’hémicycle, estime Il Sole-24 Ore. Le président “Macron ne s’est toujours pas exprimé sur le sujet, un silence considéré comme un ‘grave problème démocratique’ par les partenaires sociaux”. Ces derniers ont demandé à être reçus par le chef de l’État.

Les sénateurs doivent reprendre ce mercredi après-midi l’examen de l’article 7 et ses 75 amendements restants. Et la majorité sénatoriale semble avoir décidé de poursuivre dans la voie de la fermeté : à la mi-journée, la Conférence des présidents a voté la possibilité de recourir à l’article 42 du règlement. Une disposition qui permet de fixer un temps de parole forfaitaire pour les groupes politiques.

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