Réforme des retraites: attaquée pour son obstruction au texte, la Nupes répond au RN

Carlos Martens Bilongo et Mathilde Panot  - AFP
Carlos Martens Bilongo et Mathilde Panot - AFP

Marine Le Pen "essaye de faire une polémique un jour de mobilisation historique", tance Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale. En plein milieu du cortège parisien, la députée du Val-de-Marne répond à la charge de l'élue du Rassemblement national qui accuse, sur BFMTV, la Nupes d'adopter un "comportement puéril" en faisant "des amendements d'obstruction" contre le projet de réforme des retraites.

Les débats à l'Assemblée nationale avancent en effet lentement, notamment en raison des 3000 amendements rédigés par La France insoumise, contre 75 côté RN. "L'opposition ne se mesure pas au nombre d'amendements, surtout quand ce sont des amendements aussi grotesques que ceux qui ont été déposés par la France Insoumise", martèle Marine Le Pen au Figaro.

"Je suis pessimiste d'avoir l'opportunité de m'exprimer contre ce texte, et c'est la Nupes qui en portera la responsabilité", ajoute-t-elle ce mardi.

"Marine Le Pen est une opposition de façade à Emmanuel Macron", rétorque Mathilde Panot durant la manifestation qui a regroupé plus de 500.000 personnes, selon la CGT. "Elle n'est même pas dans la rue aujourd'hui avec les millions de personnes qui défilent [partout en France, NDLR]. Elle n'est pas là, en soutien aux travailleurs et travailleuses qui font grève".

"Partez!"

Antoine Léaument, député LFI de l'Essonne, a poursuivi la diatribe contre le RN en commission ce mardi. L'élu est revenu sur les accusations d'obstruction qui visent son groupe et a rétorqué: "Si le RN voulait que nous avançassions plus vite, il fallait tout simplement voter l'amendement de suppression que nous avons proposé hier (...) Si vous n'avez pas envie de travailler dans cette commission, partez", a-t-il lancé.

Taxé de n'être qu'une "opposition de façade", le RN se défend en brandissant sa demande de référendum sur les retraites qui doit être soumise au vote des députés le 6 février prochain. Sauf que, là aussi, le sujet fait débat.

Une première "motion référendaire" a été déposée par la Nupes le 23 janvier, suivie par le RN le jour suivant, une situation inédite dans l'Hémicycle. En l'absence de jurisprudence, la conférence des présidents de l'Assemblée a décidé d'un tirage au sort, dont le groupe RN emmené par Marine Le Pen est sorti gagnant.

"Opposition de confort"

"Ce qui vient de se passer est inédit et proprement scandaleux", ont dénoncé les présidents des groupes de députés de gauche dans une lettre commune à la présidente de l'Assemblée.

"Le simple fait qu'il ait été proposé un tirage au sort pour départager les deux motions référendaires est une décision arbitraire qui ne repose sur aucune disposition", font-ils valoir, invoquant la "table analytique" du règlement de l'Assemblée, qui indique qu'une seule motion référendaire peut-être déposée.

La motion de gauche, déposée avant celle du RN, aurait dû être la seule retenue, estiment les quatre chefs de groupe, qui demandent à la présidence "l'annulation du tirage au sort". "Ils choisissent une opposition de confort", a dénoncé la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot devant la presse, en relevant que la motion Nupes avait elle une chance d'être adoptée.

La motion RN doit être soumise au vote en premier lieu, si tous ses signataires sont bien présents le 6 février. Si cela n'était pas le cas, il serait toutefois possible que la motion Nupes soit mise aux voix, là aussi avec la nécessité que tous les signataires soient présents.

Article original publié sur BFMTV.com