Réforme de la justice : grève du zèle des avocats

Manifestation d'avocats devant le palais de justice à Paris ce mercredi.

L'avocature, pour une fois réunie, dénonce une «privatisation» de la justice sous couvert de «déjudiciarisation».

D’un tempérament par nature contestataire, les avocats sont chafouins, remontés collectivement contre le projet de loi mijoté par la garde des Sceaux, Nicole Belloubet. Ce mercredi, ils ont organisé une «journée justice morte», soit une grève du zèle des plaidoiries sauf en cas d’urgence. En cause, la réforme en préparation concoctée par la chancellerie, récemment transmise pour avis au Conseil d’Etat avant d’être présentée au Parlement. Il y est question de «dématérialisation», de «simplification» des procédures judiciaires, histoire de désengorger, à budget constant, des tribunaux débordés. Les baveux ont aussitôt traduit : «déjudiciarisation à outrance», «privatisation de la justice». Ou encore «régression des droits de la défense» via un «sacrifice de l’oralité» des débats. Bigre.

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Concrètement, la réforme envisagée vise notamment à simplifier un peu plus les affaires de divorce. Mais aussi à éviter le passage par un tribunal pour tous les litiges inférieurs à 5 000 euros. L’idée n’est pas sotte, mais tout est dans le doigté. La présidente du Conseil national des barreaux (organe suprême représentant les 65 000 avocats français), Christiane Féral-Schuhl, dit ne pas contester en tant que tel le principe de la «déjudiciarisation», mais pointe parallèlement le risque d’une «justice sans juge ni avocat».

«Mort de la justice»

Interrogée par Libération, Christiane Féral-Schuhl dénonce surtout une «concertation en trompe-l’œil», typique de la macronie au pouvoir : on fait mine de discuter fissa en amont avant de passer en force. «La violence de notre réaction est liée à la méthode.» Le reste de la profession en rajoute dans l’indignation : «Alerte rouge face à ce projet de loi inacceptable», selon le barreau de Paris ; «mort programmée de la justice, régression des droits (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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