Réconcilier automobilistes et écologistes

Des promeneurs déambulent dans le nouveau parc inauguré sur les voies sur berges à Paris, le 2 avril.

Réponse à l'historien Mathieu Flonneau, qui avait publié une tribune pour dénoncer «le procès sans fin en illégitimité de l'automobilisme».

Les révélations se multiplient sur les malversations dans le monde automobile. A l’évidence, les émissions polluantes des véhicules, même pour les modèles les plus récents, sont bien plus élevées en conditions réelles que dans les tests réglementaires. Tandis que la justice s’empare de ces sujets, il faut remarquer qu’il ne s’agit pas d’une simple fraude mais d’un empoisonnement à une échelle encore inégalée : la pollution de l’air tue 48 000 personnes par an en France et 460 000 en Europe. Les études scientifiques commencent à évaluer combien de ces morts sont à attribuer à la voiture en général, et à ces fraudes en particulier.

C‘est dans ce contexte que Mathieu Flonneau, historien, se fend d’une tribune dans Libération pour dénoncer «le procès sans fin en illégitimité de l’automobilisme». Quel à propos ! Revenant sur la piétonnisation des voies sur berges à Paris, il regrette que les écologistes négligent «les coûts réels, sociaux et politiques» mais il tait le coût sanitaire de la pollution automobile et de ses milliers de morts. Il évoque «la charge poétique potentielle» de la voiture : les accidentés de la route, qui ont été percutés par une tonne de métal à pleine vitesse, apprécieront. Il dénonce les «exorcismes à bon compte d’une écologie spectacle moralisante», mais ne se donne la peine ni de citer ses adversaires ni d’appuyer ses affirmations sur des faits.

L’absence d’argumentation dans les provocations nous épargne le besoin d’y répondre. Mais plus généralement, Mathieu Flonneau invoque l’histoire pour discuter la piétonnisation des berges et l’automobile. Et cela explique probablement sa vision nostalgique et réactionnaire. Il regarde dans le rétroviseur ; il faut mieux regarder devant soi.

Car Mathieu Flonneau passe à côté des transformations sans précédent que connaît le monde automobile. Electrification, (...)

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