Le réchauffement de l'Arctique menace de jeter un froid sur les rencards des écureuils

Avec la hausse des températures, les femelles écureuils de l'Arctique ont progressivement décalé le moment où elles sortent d'hibernation.

Lorsque l'hiver s'installe, les écureuils de l'Arctique creusent profondément dans le sol pour commencer leurs huit mois d'hibernation, avant de réapparaître à la surface au printemps, affamés et impatients de se reproduire.

Mais des scientifiques étudiant ces rongeurs ont découvert une conséquence surprenante du changement climatique : avec la hausse des températures, les femelles de cette espèce ont progressivement décalé le moment où elles sortent d'hibernation, désormais avancé de 10 jours par rapport à il y a un quart de siècle. Les mâles, eux, n'ont pas changé leur date de réveil, ce qui menace de compliquer les rencards de ces petites bêtes, selon une étude publiée le 25 mai 2023 dans la revue Science.

Par le passé, les mâles sortaient d'hibernation un mois complet avant les femelles, ce qui laissait le temps à leurs testicules, qui se rétractent chaque automne, de redescendre et retrouver leur état normal. Mais cet intervalle se rétrécit peu à peu. "Si cela continue, les femelles vont émerger avant que les mâles soient complètement matures pour la reproduction", explique à l'AFP Cory Williams, co-auteur de l'étude et biologiste à l'Université d'Etat du Colorado.

Adaptation

Comme de nombreux animaux dans l'Arctique, ces écureuils (Urocitellus parryii) ont évolué pour s'adapter à la rigueur de l'hiver dans cette région. Ils hibernent durant environ huit mois par an, en creusant à environ un mètre de profondeur dans le sable au bord des rivières. Leur température corporelle chute alors d'environ 37°C à -3°C, un plus bas chez les mammifères, et ils ralentissent considérablement l'activité de leur cerveau, leurs poumons, leur coeur et d'autres organes - un état appelé "torpeur".

Pour l'étude, les chercheurs ont analysé la température de l'air et du sol sur deux sites, ainsi que les températures abdominale et cutanée de 199 écureuils sur la même période (récoltées par des capteurs). Ils ont constaté une hausse importante de la température ambiante, comme attendu d[...]

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